Parole bleue n° 16/21

Chercher l’Éternel pendant qu’il peut être trouvé ; invoquez-le, tandis qu’il est près de vous ! Que le méchant abandonne sa mauvaise voie, et l’homme injuste ses pensées. Qu’il revienne à l’Éternel, qui aura pitié de lui, et à notre Dieu, car il pardonne abondamment !

Mes pensées ne sont pas vos pensées et vos voies ne sont pas mes voies dit l’Éternel. Car autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. (Esaïe 55, 6-9)

MÉDITATION

Pour beaucoup de monde, le Dieu que nous rencontrons dans les pages de notre Ancien Testament, serait un juge sévère et impitoyable, prêt à condamner les hommes pour la plus petite transgression de ses commandements. On aime faire une distinction entre ce Dieu et le Dieu révélé par Jésus, un Père miséricordieux qui prend soin de nous et qui nous montre toujours son amour et sa sollicitude.

Ceux qui prennent le temps d’étudier et de méditer la Bible découvriront que cette opposition est fausse. Le Dieu qui s’est révélé au peuple d’Israël est le même Dieu dont Jésus témoigne par ses paroles et ses actes. Au cœur des relations de Dieu avec ce peuple se trouve le récit de l’Exode. C’est une histoire qui raconte comment Dieu est entré dans la vie d’un groupe d’esclaves, des pauvres loin de chez eux. Il les a libérés de leur oppression et il les a conduits vers une terre plantureuse où ils ont pu vivre librement. Ce récit décrit un Dieu qui écoute le cri des démunis, qui veut que tous les êtres humains vivent pleinement, qu’ils trouvent le bonheur, un Dieu qui peut toujours faire du neuf pour rompre les liens qui nous tiennent captifs. Bref, il met en scène un Dieu de tendresse et de miséricorde.

Dans ce texte, le prophète explique que c’est cela qui rend Dieu différent des humains ; Quand ils sont rejetés, les êtres humains répondent souvent en rejetant les autres à leur tour. Pour nous, il est extrêmement difficile de pardonner à ceux qui nous ont blessés profondément. Mais selon le prophète, les façons de penser et d’agir de Dieu ne sont pas comme les nôtres. Si quelqu’un reconnaît ses erreurs et revienne à Dieu, Dieu l’accueillera toujours. Nous pouvons toujours recommencer une relation avec Dieu. C’est ce qu’on appelle le pardon.

Dieu peut agir ainsi parce que son comportement n’est pas déterminé, ni même conditionné, par les actions de son vis-à-vis. En tant que source de vie, Dieu peut toujours puiser en lui-même l’énergie de l’amour pour répondre au mal par le bien. Les maîtres chrétiens des premiers siècles ont compris cela, mais ils l’ont exprimé par un terme très difficile à comprendre. Ils disaient que Dieu est impassible.

Si ce mot voulait dire que Dieu était indifférent à la douleur humaine, qu’il n’était pas affecté par les combats et les souffrances de sa création, il ne décrirait en aucune manière le Dieu que nous rencontrons dans la Bible. Ce serait même un grand blasphème.

En fait, ce terme curieux veut exprimer comment Dieu est au-delà de la manière humaine de penser et d’agir. Il veut dire que, quoique nous fassions, Dieu ne nous en aimera jamais moins. A la différence de nous qui sommes si souvent affectés par la réponse des autres, qui pouvons voir fondre nos bonnes intentions comme la glace au soleil quand nos ouvertures sont rejetées, Dieu est toujours fidèle à lui-même. Dieu est et sera toujours un Dieu de miséricorde. Dieu continuera à aimer, même quand on répond à son amour par l’indifférence ou le rejet : Dieu ne peut qu’aimer !.

Cette fidélité de Dieu, le Père éternel et bon, est une source de grande consolation. Cela veut dire qu’il existe un roc auquel nous pouvons toujours nous accrocher pour trouver un soutien. Dans un monde où tout semble mouvant, incertain, où nous sommes si peu sûrs de savoir où se trouvent le bonheur et le sens, il y a quelqu’un auquel nous pouvons toujours nous adresser, dans la certitude que nous serons accueillis avec joie et amour. Comme le père dans le récit du fils prodigue (Luc 15,11) qui quitte sa maison et court vers ce fils qui a dilapidé tout son héritage, pour l’embrasser.

L’attitude du père ne change pas, malgré l’égarement de son fils ; tout ce que voit le père est son enfant bien-aimé, « qui est mort de faim et est revenu à la vie, à lui ». Son père ému de compassion, courant vers lui, se jette à son cou.

Où rencontrons-nous ce Dieu de miséricorde immuable ? Jésus nous dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et accablés, et je vous donnerai le repos » (Matthieu 11,28). Jésus nous révèle en plénitude le Dieu qui ne s’arrête jamais de faire du bien, qui rend toujours possible un nouveau commencement à ceux qui viennent à lui.

Maurice Journée,  Nîmes, le 6 mai 2021

 

Prière ( de Jean-Pierre Dubois-Dumée)

Merci pour le pain, le vent, la terre et l’eau.
Merci pour la musique et pour le silence.
Merci pour le miracle de chaque nouveau jour.
Merci pour les gestes et les mots de tendresse ;
Merci pour les rires et les sourires.
Merci pour tout ce qui m’aide à vivre
Malgré les souffrances et les détresses.
Merci à tous ceux que j’aime et qui m’aiment.

Et que ces mille mercis
Se transforment en une immense action de grâces
Quand je me tourne vers toi, La source de toute grâce
Et le rocher de ma vie.

Dieu bon et miséricordieux,
Que ton nom soit béni à jamais.

Amen.