Confession de…(manque de)… foi !
Dans l’Evangile de Luc(1), nous pouvons lire cette demande des apôtres, adressée à Jésus : « Augmente en nous la foi ». Etonnante demande ! Comme s’ils étaient chez l’épicier : « mettez-m’en un peu plus ! » en parlant de pommes de terre ou de lentilles. J’ai aussi en tête cette publicité où un petit garçon mange des biscuits chocolatés en forme de doigt et demande : « Dis Monsieur Cadbury, tu pourrais pas les faire un peu plus longs tes fingers ? ».
Peut-on mettre la foi au même rang que des lentilles ou des biscuits ? Je ne le crois pas. La foi ne se mesure pas. Ce qui se mesure cependant, c’est l’enthousiasme, la joie, la confiance. Voici les marqueurs qui me permettent de mesurer ces états chez mes frères et sœurs en Christ.
Pour l’enthousiasme : un large sourire ; les mots « super », « bravo », « Ouiiiiii » ; un dos qui se redresse ; des mains qui se lèvent ; autant de manifestations qui expriment un haut niveau d’enthousiasme. Dois-je lister les expressions contraires ? Celles qui signent un manque d’enthousiasme évident ? Faire la tête ; affirmer un « oui » immédiatement suivi d’un « mais » ; n’applaudir à aucun projet.
Pour la joie : des yeux qui pétillent ; une voix légèrement perchée ; des paroles positives ; de l’humour ; une envie de partager. Oui, là, y a d’la joie et ça se voit ! Pour l’absence de joie, on pourrait reprendre les mêmes termes négatifs que pour le manque d’enthousiasme en y rajoutant le « non ! ».
Quant à la confiance…
Ces points de suspension indiquent le malaise que je ressens devant l’absence de confiance rencontrée parmi certains chrétiens dans mon ministère de prédicatrice. Je prêche l’amour, le pardon, la joie offerts dans l’Evangile, j’anime des groupes de lecture biblique avec l’espoir que la Bible apportera des réponses, un soutien, une espérance et je me heurte trop souvent – certes à une espérance – mais une espérance à venir, lointaine, une espérance de la fin du monde. Mais si la confiance n’est pas à vivre aujourd’hui, alors à quoi sert la foi ? Si « foi » et « confiance » viennent du même mot latin « fides », cela ne signifie pas que foi = confiance. Je remarque même que, parmi des amis athées, qui n’ont pas foi en Dieu et en la Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, il existe des Monsieur Plus, des Madame Plus qui ajoutent une bonne dose de confiance dans leur vie, dans la Vie. Des gens qui cherchent comment mettre des rayons de soleil malgré les nuages gris.
Des hommes, des femmes dont l’attitude donne envie de crier youpi ! bravo ! envie de se redresser, de dire « on y va ! ». Où ces amis-là puisent-ils cette confiance pour continuer à aller de l’avant, éviter de se morfondre, de se replier sur eux-mêmes ? Je ne pense pas que cette disposition d’esprit vienne toute seule, qu’elle se trouve dans leurs gènes ni que ces gens-là sont des rêveurs irresponsables. Peut-être ces amis ont-ils lu et trouvé dans « Les petites béatitudes de Joseph Folliet » un moyen d’augmenter leurs aptitudes à l’enthousiasme, à la joie et à la confiance ?
Je vous les offre, c’est mon cadeau pour vous aujourd’hui.
Vous pouvez les lire en suivant ce lien :
https://www.ajcf.fr/les-petites-beatitudes-de-joseph-folliet.html sur le site de l’Amitié Judéo Chrétienne de France.
Et vous souvenez-vous de ce que Jésus a répondu à ceux qui lui demandaient d’augmenter en eux la foi ? Il a dit : « Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à cet arbre, à ce mûrier : “Déracine-toi et plante-toi dans la mer”, et il vous obéirait. »
Cette parole-là de Jésus, c’est de l’humour. Il tourne en dérision cette demande saugrenue et leur montre que leur foi est déjà bien assez grande, même si elle est plus petite qu’une graine de moutarde. A eux (les apôtres), à nous (les chrétiens) de faire confiance à notre foi et, en en partageant les effets avec le monde qui nous entoure, joyeusement et avec enthousiasme, la foi grandira d’elle-même, en nous et hors de nous.
Sylvie VALETTE, Nîmes, le 18 février 2021
(1) Luc 17, 5 et 6.