Que de maux, faute de mots !

Garde à vous ! S’écria Wilfried en terminant son allocution. Comment ! Ai-je bien entendu ? Le Mas des Abeilles se soumettrait désormais à l’ordre militaire ? Ah non ! Rassurez-vous. Il s ‘agit plutôt d’être vigilant, de prendre soin de nous et des autres, d’être gardien de nos frères.

Nous venions de méditer dans le livre de la Genèse sur la terrible histoire du crime de Caïn envers son frère Abel. La violence est inscrite au cœur des hommes depuis la nuit des temps. Elle obscurcit nos cœurs et nos pensées. Un sentiment d’injustice et de frustration, la jalousie, l’absence des mots qui établiraient dialogue et apaisement conduisent à une violence aveugle et criminelle. Pourtant Dieu nous demande de nous pardonner mutuellement et de nous aimer malgré tout. Suivre Jésus c’est faire tomber les « Barrières », les murs d’incompréhension ou simplement d’indifférence qui nous séparent de nos frères. Gardez-vous ! Aimez-vous !

Eliane DIENY

 

B comme BARRIERE… C’était le fil conducteur de la séance caté du 6 février. BARRIERE est un mot ambivalent : une barrière pour quoi faire : séparer ? protéger ? exclure ? avertir ? opposer ? Les barrières existent entre les humains depuis le début de l’humanité. Le récit fratricide de Caïn et Abel  (Genèse 4, 1-16) en est une illustration flagrante. La fraternité est un long chemin, toujours à bâtir, jamais acquis une fois pour toutes ! Malgré la violence du récit biblique, les enfants ont tous imaginé une suite positive de l’histoire après le meurtre d’Abel et l’exil de Caïn. Ils sont trop forts, ces petits ! L’animation caté  a débuté par un jeu dehors : par deux, ils devaient découvrir un mot « magique » dans le jardin et deviner un rébus, puis revenir devant le temple. A l’entrée, une garde champêtre pas commode vérifiait leurs réponses puis leur donnait une clé permettant d’ouvrir la barrière et d’entrer dans le temple. Bref, un petit « scenario » montrant l’importance des mots pour faire tomber les barrières que nous érigeons autour et entre nous.. Message bien capté : pour franchir une barrière, la première chose à faire est de …se parler ! C’est , justement, ce qui a manqué à Caïn. En effet, les enfants ont entendu le récit biblique après le jeu des barrières ; ils ont découvert que Caïn, débordant de colère, s’en était retourné aux champs sans avoir su parler à son frère Abel. Le texte (subtilité biblique) présente trois points de suspension au moment où Caïn est censé dire quelque chose.. Certaines traductions ont édulcoré le récit en faisant dire à Caïn : « sortons », ou encore : allons aux champs » (verset 8) comme s’il invitait son frère à aller boire un coup ! Dommage, car c’est justement là que se joue le noeud du drame.
Jalousie, colère, meurtre, exil : que de maux, faute de mots ! Comme quoi, les silences d’un texte sont parfois très …parlants. Comme les points de suspension qui annonçaient le poing de Caïn.

Comment passer du combat au débat ? de la fermeture à l’ouverture ?  de la surveillance à la bienveillance ? C’est tout l’enjeu de la fraternité, toujours à recommencer.

T.ES.

LIre la prédication (culte caté) : https://nimes-eglise-protestante-unie.fr/difficile-fraternite/