Pâques en prison

Les détenus de la maison d’arrêt  de Nîmes vivent un culte par mois, grâce à l’aumônerie protestante des prisons. Pour Pâques, les aumôniers Marie-Hélène Bonijoly et Catherine Bösiger ont voulu leur offrir un culte spécial, un culte qui dise la joie de la résurrection à plusieurs voix. Elles y ont associé notamment des personnes qui œuvrent dans les autres aumôneries, celle des hôpitaux et celle des maisons de retraite. En fait, en raison des règles en vigueur, il y a eu deux cultes successifs, un pour les hommes et un pour les femmes.
Entendre des témoignages de visiteurs des hôpitaux et des maisons de retraite, c’était pour des détenus une expérience forte : ne souffrent-ils pas tous du même « enfermement » ? Ne sont-ils pas coupés, de différentes manières, d’un contact normal avec les autres personnes ? Les détenus ont pu en prendre conscience et prier pour eux.
Le temps du partage biblique s’est fondé sur le récit – à plusieurs voix, là encore – des « pèlerins d’Emmaüs » : un échange bénéfique, où chacun pouvait prendre la parole, un échange qui a mis en lumière ce qu’est la rencontre avec le Christ ressuscité.
Et puis il y a eu la Cène. Un moment très fort pour tous : nous étions tous des enfants de Dieu, côte à côte, partageant le pain et le jus de raisin.
Il ne faut pas oublier les chants, des chants simples, qui parlent au cœur, accompagnés par deux guitaristes de notre petit groupe.
Il ne faut pas oublier non plus le moment « libre » d’échanges, de conversations avec tel ou tel, avec telle ou telle. La joie de recevoir quelques œufs en chocolat en signe d’amitié. Oui, c’était magnifique.
Pour illustrer ce culte, voici la prière d’intercession qui a été dite :
Dieu très bon, toutes les vies sont importantes pour toi. Alors nous te confions toutes les personnes qui ont besoin de toi, même si elles ne le savent pas ; Nous te confions les personnes malades, à l’hôpital ou à la maison, les personnes qui sont en maison de retraite, et aussi les personnes qui viennent les visiter.
Nous te confions les membres de notre famille et tous ceux que nous aimons. Nous te disons leurs noms maintenant, tout bas, dans le silence. Garde-les, ô notre Dieu, fortifie-les, bénis-les ! Toi, notre Dieu, tu illumines nos cœurs avec une lumière inattendue. Alors nous découvrons qu’il y a en nous des ténèbres, du noir; mais nous découvrons en même temps que tout au fond de nous il y a ta présence. Maintenant, nous t’en prions, donne à chacun de ceux qui sont ici ta lumière et ta présence pour que tous soient remplis de joie, d’espérance et de paix. Amen !

Sylvie Franchet d’Espèrey