La clé du temple

Où Dieu habite t-il ? C’est une question aussi ancienne que l’Humanité. Nous aussi, on se l’est posée, avec les enfants du caté, et pas plus tard que le 14 mai 2022 ! Elle nous a conduit à St Césaire. Après tout, on dit souvent que pour trouver Dieu, il faut sortir de chez soi, se lancer dans l’aventure, ne pas rester immobile, dans sa  petite zone de confort. Et puis….ce n’était pas la traversée du désert : St Césaire fait partie de notre paroisse et ne se trouve qu’à 5 km du temple du Mas des abeilles..! On y est donc allé, et on s’est d’abord rendu au temple. Mauvaise surprise : le temple était fermé !  Et personne n’avait la clé. Alors, on est parti tous ensemble à la recherche de la clé.

 

On savait que la lavandière du village était mariée à un protestant, alors on s’est dit qu’on avait peut -etre une petite chance. Mais elle n’a pas su nous dire, elle nous a répondu : « allez demander au curé du village « .

Elle travaillait moins qu’elle ne parlait, expliquait, racontait comment cela se passait à l’époque, quand les machines à laver n’existaient pas. Heureusement , il y avait Monsieur Francis, un habitant du village qui connaissait St Césaire comme sa poche. « Les lavandières, on les surnomme ici  les Bugadières , a t-il précisé.

Ce monsieur passionné d’histoire est engagé depuis des années pour la sauvegarde du patrimoine. Grâce à l’association qu’il a créée, le lavoir qui a failli être rasé, à été conservé et même ..restauré !  Lui non plus ne savait pas où était la clé, mais il nous a proposé son aide et ses explications sur St Césaire étaient fort intéressantes. Cela nous a consolés par rapport à la clé, toujours introuvable. Nous avons ensuite rencontré  un photographe tout droit sorti des années 30 qui nous a fait poser joliment devant le lavoir, avec nos beaux costumes.

Nous n’avons  pas oublié le conseil de la lavandière et nous nous sommes rendus  à l’église, pour rencontrer le curé, tout  en haut du village. Comme les Hébreux au désert, les enfants ont trimbalé l’ « arche de l’alliance »,et quand il faut chaud, c’est pas du gâteau !

Le curé s’appelle Serge Cauvas. Il n’avait pas la clé du temple lui non plus, mais il était fort accueillant et  nous a fait visiter son église. On a appris plein de choses.En fait, depuis toujours, les croyants ont bâti des maisons pour Dieu, quelle que soit leur religion. Les chrétiens que nous sommes ont laissé un patrimoine immense. En France, dans presque toutes les villes et villages, il y a la trace d’un lieu pour Dieu. Ces lieux ont  des noms différents : église, cathédrale, basilique, chapelle,  temple…

Après la visite de l’église, on est allé au Griffe. Drôle de nom pour une drôle de fontaine ! On n’a pas rencontré la samaritaine mais on était drôlement content d’avoir un peu de fraicheur.

Puis on est retourné au temple, et là, on nous a raconté l’histoire des Hébreux qui ont traversé le désert avec l’arche de l’alliance ,un coffre mis sous tente qui transporte les rouleaux de la loi de Dieu, une sorte de mobile home pour Dieu. On a commencé à dresser la tente et à sortir nos gouters quand soudain est arrivée une dame aux cheveux blancs , une immense clé à la main c’était LA clé du temple ! Quel soulagement.

Cette dame est protestant et  elle connait  depuis toujours le temple de St Césaire où elle est née.
Regardez  un peu cette clé : elle est énoooorme ! Qui peut la mettre dans sa poche ?  Personne. C’est ainsi qu’elles étaient autrefois.. En 1822 en tous cas, c’était comme ça, puisque c’est l’âge du temple de St Césaire. On ne risquait pas de perdre ses clés  en ce temps-là !

Nous sommes entrés dans le temple un peu comme on entre dans  les pages d’un livre. D’ailleurs, une histoire nous a été racontée sur le seuil de la porte du temple, juste avant de pousser la porte. Elle est extraite du 2ème Livre de Samuel, chap 5-6 et 7. Je vous résume ce qu’elle raconte :

En ce temps là, le jeune David, d’abord berger et musicien, est devenu roi d’Israël. Il gagne en force et en réputation de jour en jour. Son armée repousse les agressions des pays voisins qui tentent de le déstabiliser, et David devient un roi puissant. On lui construit un palais somptueux, constitué de matériaux de luxe. Bref, tout va bien pour lui. Et pourtant , David le sait, il manque quelque chose… quoi donc ?  ..L’arche ! Mais oui, l’arche de l’alliance. Ses grands mères lui en ont si souvent parlé  quand il était petit. Elles l’appelaient « la maison de Dieu ». Leurs ancêtres les Hébreux  la  transportaient partout avec eux, depuis le jour où Dieu convoqua Moise sur la montagne pour lui faire connaître sa Parole. Moise a dû la graver sur 2 tables de pierres pour ne jamais l’oublier. C’était lourd, et pas commode à transporter, surtout pour un peuple nomade.

Car les Hébreux marchaient chaque jour dans le désert, et donc ils se déplaçaient donc tout le temps. Le Seigneur avait ordonné qu’on les mette dans un grand coffre doré posé sur des barres de bois, recouverte d’une toile de tente, et porté par 4 hommes. Voilà donc à quoi ressemblait  » »arche de l’alliance » : un mobile home, une maison portative devant abriter la présence de Dieu, ce Dieu impossible à voir mais dont tous pouvaient entendre la Parole gravée sur la pierre.

C’est ainsi que le Seigneur a accompagné les Hébreux de campement en campement, à travers le désert, jusqu’à ce qu’ils s’installent  en Israël. L’arche fut alors déposée dans un lieu abrité. Un jour, l’arche de l’alliance fut volée lors d’une bataille et embarquée par une tribu ennemie qui espérait que cela lui porterait chance – ce qui ne fut pas le cas !  Installé dans son somptueux palais, le roi David réfléchissait à tout cela et se disait : il est temps de récupérer l’arche de l’alliance à Jérusalem ! C’est la maison de Dieu, c’est sa présence, et on en a besoin. Sans Lui, on ne peut rien ! Alors David envoya ses soldats vers le terrain ennemi : il gagna la bataille et ramena  le précieux coffre. Ce fut l’occasion d’une grande fête avec un joyeux cortège. David accueillit lui -même l’arche de l’alliance. Il dansait et chantait sa joie, au milieu de la foule en louant Dieu à pleine voix, avec tambourins, flutes et cithares.L’arche fut amenée jusqu’en haut de la ville de Jérusalem, et pour la protéger, on la  recouvrit  d’une grande tente, une sorte de marabout.

Le roi David pouvait être satisfait, bien installé dans son palais. Pourtant, son sommeil était agité, quelque chose le tracassait; il se confia un jour à son ami le prophète Nathan : j’habite un palais somptueux, mais l’arche de l’alliance du Seigneur n’a pour abri  qu’une simple tente de toile. Le Seigneur mérite pourtant le meilleur et le plus beau, tu ne trouves pas ?
Nathan réfléchit. La nuit suivante, Dieu lui parla et lui dit : « voilà ce que  tu diras à David…

 

Pour découvrir la suite, lire la prédication :
https://nimes-eglise-protestante-unie.fr/la-maison-de-dieu-ou-ca/

Prière lue au cours du culte : https://nimes-eglise-protestante-unie.fr/ou-habites-tu-seigneur/

 

 

 

Textes bibliques de la journée  :

2 Samuel 7 : David veut bâtir un temple pour Dieu

Luc 9,57-58 : « Les renards ont des terriers,(..) mais le Fils de l’homme n’a pas de lieu où poser sa tête.

1 Co 3,16-17 : « Vous êtes le temple de Dieu »