Hier matin, dimanche 8 septembre, au temple de l’Oratoire, vous les avez vus , accueillis et entendus : nous leur souhaitons une bonne arrivée et installation à Nîmes.
Claire : un retour aux sources
A 31 ans, Claire Des Mesnards découvre le métier de pasteur à Nîmes. C’est son premier poste. Nommée au centre-ville, elle rejoint sa collègue Zohra Mokri ainsi que toute l’équipe des pasteurs de l’Eglise Protestante Unie de Nîmes. Nous lui avons posé la question sur son choix professionnel :
« Je me suis rendue compte à un moment donné, que l’Église était plus large que le monde. Ce que l’Eglise m’avait apporté dans ma jeunesse était plus épanouissant que ce que le monde sans elle aurait pu être. Il y avait là quelque chose à partager, d’une manière plus explicite, plus « efficace » si vous permettez le mot. Et ça passait par ce métier. Je me cherchais depuis un certain temps et je m’étais trouvée en partie dans le secteur de l’entraide, de la solidarité internationale. Mais cet engagement n’était pas suffisant, il était porté par quelque chose que j’avais reçu dans l’Église. C’est donc une sorte de retour aux sources … Au lieu de me trouver dans ce que produit l’Église, je préférais être au plus près de ce qu’elle est. »
Thierry : accueillir et accompagner
La chaleur du Gard ne devrait pas l’impressionner : Thierry Azémard, 56 ans, a exercé ses fonctions pastorales dans la moitié sud de la France. De la Gardonnenque en 2001 à Mazamet en 2006, il vient de quitter la Drôme, plus précisément : le Consistoire du Valentinois -où il est resté 7 ans. Nous l’avons interrogé sur ce qui l’ a conduit à venir à Nîmes :
« C’est avant tout l’intérêt pour l’exercice d’un ministère dans l’aumônerie des maisons de retraite protestantes. Ce poste est nouveau pour moi, même si en tant que pasteur de paroisse, je suis régulièrement intervenu dans des EHPAD. Il s’agira essentiellement de participer, aux côtés des soignants, à la mission de ces établissements : accueillir, accompagner et prendre soin de la personne humaine des premiers signes de la dépendance jusqu’à la fin de vie. En tissant à leur juste mesure des liens entre les résidents, les familles, les professionnels et l’aumônerie communautaire, je tâcherai de m’inscrire dans cette offre généreuse d’accueil et de service.
Les convictions qui m’habitent : L’amour inconditionnel de Dieu en premier lieu, l’humilité en second notamment à l’endroit de nos savoirs les mieux établis, de l’audace pour avancer, celle que l’on trouve dans la foi et que l’on puise dans l’espérance. Enfin, autant que possible : de la nuance, de la cohérence, de l’harmonie… »
Emeline : D’ingénieur à pasteur
Le regard souriant et paisible, Emeline Daudé, 32 ans, accepte de répondre à nos questions mais ce n’est pas son exercice préféré ! « Je n’ai jamais vraiment su comment me présenter ! Par mes activités professionnelles ? Je fus, tour à tour et parfois en même temps, professeure de mathématiques, ingénieure en informatique et management, secouriste Croix-Rouge.
Et me voici maintenant stagiaire en vue d’un ministère pastoral, après des études de théologie à l’IPT Paris et à Genève.
Par mes « hobbies » ? La lecture, le cinéma, la musique, le cross-fit, la randonnée, mais j’aime surtout débattre des idées, écouter les récits de vie, découvrir de nouvelles contrées, leur culture et leurs mets. Par mes voyages ? De manière plus ou moins longues, j’ai eu plaisir de découvrir notamment l’Europe, le Canada, le Maroc, la Tunisie, l’Inde. Et j’espère avoir l’occasion d’allonger la liste dans les années à venir. Par mes sensibilités spirituelles ? Tombée dans la marmite réformée, je suis sensible au luthéranisme et profondément œcuménique.
Par mes traits de caractère ? Calme, timide, observatrice, je suis à tendance hyperactive.
Après Montauban et Paris, me voici maintenant à Nîmes pour y effectuer une année de stage. Je me réjouis de faire votre connaissance et de découvrir la communauté.
Andrine : De la Norvège .. à Nîmes
Bonjour, je m’appelle Bovild Andrine Staabystrand, mais ici en France, je m’appelle simplement Andrine. J’ai 20 ans et je viens de Hidra, une petite île du sud de la Norvège. Il y a environ 500 habitants sur mon île et nous avons un jardin d’enfants, une école primaire, un centre pour personnes âgées, une église et deux épiceries. Si nous voulons faire du shopping ou consulter un médecin, nous nous rendons à Flekkefjord, la ville la plus proche du continent. Pour arriver à Flekkefjord, nous devons prendre un ferry. Le ferry ne prend que 5mn environ, mais au total, il faut presque une heure de route pour se rendre de notre île à la ville.
Je suis aussi allée au lycée et au lycée à Flekkefjord. A Hidra, ma famille et moi assistons aux offices du dimanche depuis mon enfance. C’est une Eglise luthérienne, avec une petite – mais très bonne – communauté. Lors des cultes, il y a souvent moins de 20 personnes. Il y a aussi très peu de jeunes dans l’Eglise. Cependant, pendant les vacances, il peut y avoir plus de 100 personnes au culte. Je pense qu’il est très triste de constater que le nombre de membres de l’Eglise diminue, et c’est une tendance qui se manifeste dans de nombreuses Eglises luthériennes norvégiennes. Donc, je prie pour que notre Eglise continue à organiser des cultes et d’autres événements à l’avenir, car je pense que c’est une partie si importante de notre île – et je suis tellement reconnaissante d’avoir pu grandir dans cette Eglise. Et pour l’instant, je suis vraiment impatiente de faire partie de l’Eglise protestante unie de France pour les dix prochains mois !
Katriin : Une Estonienne qui sait compter …. sur l’humour ?
Bonjour, je suis Katriin . j’ai 19 ans et je viens d’Estonie. Certaines personnes pensent que l’Estonie est le pays le plus non -religieux. Si vous regardez les chiffres, vous pouvez penser que c’est vrai, mais si nous regardons vraiment la situation, c’est faux. Environ 1,5 million de personnes parlent estonien et 1,3 million d’entre elles vivent en Estonie. Alors peut-être que 100 000 d’entre eux se disent chrétiens, juifs, catholiques ou autres, et 1, 2 million déclarera ne croire en rien. Mais aux Etats-Unis, près de 81 millions sur 327 millions d’habitants ne se considèrent pas comme des croyants. Ce qui fait 1,2 million sans religion en Estonie face à 81 millions pour les Etats-Unis. L’Estonie est-elle donc le pays le moins religieux ? Le pourcentage peut le dire, mais le chiffre dit quelque chose de différent. D’autre part , la majorité des Estoniens ne se considèrent pas comme croyants c’est vrai mais la plupart d’entre eux croient encore en quelque chose. Ainsi, en Estonie, il est très populaire de croire aux pouvoirs des différentes pierres comme le rubis, le quartz ou autre chose. Alors, à mon avis, les Estoniens sont en réalité des croyants !