Marchez comme des enfants de lumière

Mas des abeilles, 14 décembre : il fait déjà nuit, nous entrons dans le temple et tout de suite l’arbre est là. L’arbre de Noël. Sa présence est forte et bienveillante. On respire ses aiguilles parfumées, ses décors naturels (pommes de pin enrubannées, mandarines en tranches étoilées), tandis qu’à ses pieds la couronne de l’Avent est couchée, en liège récupéré. Nous prenons place en présence de ce témoin symbolique de notre terre à laquelle nous sommes intimement reliés. Et nous entrons dans ce culte « entre ombre et lumière » ou mieux encore « Épiphanie de lumière au cœur de la nuit ». Notre pasteure un peu magicienne sur les  bords, quitte par moment son apparence habituelle pour se coiffer d’une belle couronne de laurier comme César Auguste -figure projetée sur le mur. Assis sur son trône, ce dernier règne de tout son pouvoir et, le front plissé, fait ses « comptes » de recensement dans sa tête.

Plus tard, elle apparaîtra presque méconnaissable, vieille grand-mère frileuse au coin d’une belle cheminée où brille un grand feu. Ce feu est un peu bizarre mais il crépite allègrement ! Bien enfoncée dans un fauteuil, elle se met alors raconter une histoire aux enfants groupés autour d’elle. Une histoire venue de loin, à l’époque des boîtes aux lettres..Une histoire de nuit qui devient jour. 

 

Mais, attention, les enfants, petits et ados ne se contentent pas de recevoir : ils ont aussi leur rôle pour cette fête de Noël. Derrière un grand rideau blanc, on entend leurs voix s ‘élever pour quatre chœurs parlés qu’ils illustrent en ombres chinoises : « oui l’amour est comme une lumière, il fait moins sombre quand on vit dans l’espérance et la confiance, quand on suit Jésus-Christ, Lumière du monde ».

Après ouverture du rideau,  les enfants illuminent leurs étoiles en vitrail et distribuent au public une lumière multicolore en carte postale, nous invitant tous  à « marcher comme des enfants de lumière »  (Ephésiens 5,8) et à  briller aux yeux de tous. C’est ce que nous  rappelleront les catéchumènes dans une amusante « scène de ménage » jouée devant  la cheminée.


Mais je n’ai rien dit si je ne parle pas de la musique qui a animé tout ce parcours de Noël !  Un petit groupe de musiciens au piano, violon, accordéon et guitare nous a accompagnés tout le long du parcours pour de nombreux cantiques de lumière. Enfin,un chœur d’enfants avec solistes  nous a laissés très admiratifs. Le tout orchestré par un  « Son et Lumière » magistralement maîtrisé.

La lumière étincelait dans nos yeux, dans nos sourires, dans nos cœurs lors du vin chaud et jus de pomme épicé avec gâteaux variés qui ont suivi ce culte, et chacun entendait encore résonner dans sa tête les paroles du dernier cantique : « Toi qui es lumière, mets dans nos ténèbres ton esprit d’amour ».

Eliane DIENY