Jésus quitte le territoire de Tyr …revient par Sidon vers le lac de Galilée .. traverse la région de la Décapole. 32 On lui amène un sourd qui avait de la difficulté à parler et on le supplie de poser la main sur lui. Il le prend à part loin de la foule, lui met les doigts dans les oreilles et lui touche la langue avec sa propre salive. Puis il leve les yeux au ciel, soupire , et dit: «Effata» -c’est-à-dire «Ouvre-toi». Aussitôt ses oreilles s’ouvrent, sa langue se délie et il se met à parler correctement.» (Marc 7, 31-37)
Sa route n’est pas droite. Son chemin est fait de détours mystérieux. Jésus est celui qui marche, et qui en marchant, rencontre. Sa route n’est pas directe, sa venue n’est pas à un point d’itinéraire prévisible, où l’on pensait le rencontrer. Il est là, au détour. Il est là, ouvert à la rencontre, alors qu’il passe. À notre rencontre ce matin. À la croisée de chemins, au détour d’un stand, d’une gaufre, vraiment, où es-tu Seigneur ?
La foule est là elle-aussi. Et d’ailleurs peut-être que c’est la foule qui m’a amené jusque là moi-aussi, comme elle a emmené cet homme sourd. La foule de mes idées, la foule de mes ancêtres, la foule de ceux que j’écoute, la foule de ceux qui m’entourent. Et il est bon que je sois là, porté un premier temps par la foule, par d’autres. Tu es celui qui, maintenant, depuis la foule, me mets de côté pour Te rencontrer, Toi. Tu es celui qui me prends à part. Tu es celui qui ce matin, et tout au long de ces jours de kermesse, va me parler dans l’intimité, va avoir une parole pour moi, alors que la foule est là, tout près.Tu es celui en qui d’autres ont cru et m’ont emmené vers Toi. Et c’est maintenant le temps de la rencontre intime, au milieu du brouhaha ambiant, entre Toi et moi. Même si je ne t’entends pas, Tu t’adresses à moi. Même si je suis sourd alors que je pense entendre, tu m’invites à t’écouter. « Effata ». « Ouvre-toi » me dis-tu. Tu es celui qui m’invite à entendre ta Parole alors même que je me pensais, moi, déjà riche de Toi, déjà être rempli de bonnes paroles.
Qui est sourd ? Le sait-on vraiment… mais en bouchant mes oreilles, tu les fermes un temps aux paroles superflues pour m’adresser la seule qui vaille pour ma vie : « Effata », « ouvre-toi ». Au milieu de l’affairement, des mille et une choses à organiser, à vendre, à installer, à ranger, que tu sois là, tout près, pour que mon cœur ne confonde pas les mots superflus avec Ta Parole, première, qui nous invite à la rencontre. « Ouvre-toi » me dis-tu dans la langue de mon coeur.
Que cette kermesse soit un temps d’ouverture. Non pas un temps de paroles vaines mais un temps habité, un temps où nous nous laissons approcher par d’autres à tel point que nous nous risquions à la rencontre ; un temps où la Parole d’Évangile, pour laquelle nous sommes ici, pour laquelle nous avons déployé et allons encore déployer tant d’énergie, nous donne de ne pas nous focaliser sur les sous qui vont circuler, mais sur la rencontre avec notre Seigneur, qui va nous être donnée de vivre à travers chaque inconnu qui passe, au détour d’un stand, au détour d’un café, d’un gateau..
Que cette kermesse soit un temps d’ouverture. Un temps où notre Seigneur s’adresse à notre Église : « Effata ». Au-milieu de la foule, au milieu du monde, que notre Église s’ouvre à la rencontre, ouvre ses oreilles à l’Evangile qui anime son cœur, car c’est là l’essentiel pour nous tous !
Vis de cette Parole de Vie, nous dit la Bonne Nouvelle, et elle te donne d’entendre, de libérer ton langage de ses chaines et de parler le langage du monde. Que notre kermesse en soit une occasion.
Violaine Moné