« ME VOICI «
Dans notre vie quotidienne, il nous arrive sans cesse d’être sollicités, interpellés, appelés. Et comment répondons-nous la plupart du temps ?
Oui… Non… Comment… Pas maintenant… ce n’est pas le bon moment… d’accord, j’y penserai… Tu pourras me rappeler plus tard… Attends, je suis occupé… Non, écoute, là je regrette mais… C’est impossible…
Chacun d’entre nous ne se reconnaît-il pas dans ces réponses ?
Cette année, ayant décidé de relire la bible en entier (aïe, aïe, aïe … les Nombres… les Juges, le Lévitique…), j’ai donc retrouvé Abraham, cet homme pétri d’humanité, de forces, de faiblesses, de chutes et de victoires. Un humain en somme !
Cet homme, tel qu’il est, a l’immense particularité d’être appelé par Dieu. En Genèse 22, lorsque Dieu va exiger qu’il lui sacrifie son fils unique Isaac, Il l’appelle et Abraham répond « me voici ». Il ne dit pas « oui », ne répond pas « attends, j’arrive », mais il déclare aussitôt : « me voici », se mettant ainsi tout de suite à l’écoute et à la disposition de Dieu.
« Me voici » : aucune hésitation, aucun atermoiement, une disponibilité pleine et entière.
Plus loin toujours, verset 11, l’ange de l’Eternel, au dernier moment, juste avant que le couteau ne vienne s’abattre sur Isaac, appelle Abraham, et celui-ci, là encore, lui répond : « me voici ». Une obéissance parfaite même dans des circonstances aussi douloureuses, même lorsque tout semble perdu.
Un autre personnage de la Bible entendra lui aussi ces appels répétés de Dieu et répondra, avec cette même simplicité et cette même confiance : « me voici ,car tu m’as appelé », c’est Samuel.
Je bloque sur ces réponses : un « me voici » sans condition, sans marchandage, sans autre pensée, et je m’interroge : savons-nous encore répondre à Dieu ainsi ? N’avons-nous pas une foule de choses à faire avant d’entendre Dieu ? De lui obéir, de nous mettre à sa disposition ? N’avons-nous pas des urgences, des contingences qui nous font reculer, nier ces appels ? Savons-nous entendre Dieu et lui répondre « me voici »…?
Cela nous semble bien difficile à accomplir, mais là encore la Parole va nous aider sur ce chemin :
« Que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu » dira Paul dans son épître aux Corinthiens.
« Me voici», répondra Esaïe.
« Heureux le peuple attentif au cri d’appel, Eternel, il marche à la lumière de ta face » nous fortifient les Psaumes.
Me voici Seigneur !
Claude-Elisabeth FABRE.
« Parole bleue »
Nîmes, le 29 avril 2021