2024 : Un Carême de larmes

Après la sidération devant les attaques du Hamas, un silence s’est installé.
Face à l’horreur, les mots sont faibles. Dans la prière, les larmes coulent,
le désespoir s’exprime en gémissements que l’Esprit reçoit.

Le silence s’est imposé tant il était difficile de parler sans être immédiatement accusé d’oublier,
de nier l’autre ‘camp’, accusé d’être pro-ceci ou anti-cela.

Mais le silence n’est plus tenable. Rien ne légitime de tuer des civils,
d’affamer des civils, d’anéantir toute une population. Rien.

Rien ne peut autoriser les représailles d’une armée régulière sur des hommes,
des femmes, des enfants, des vieillards qui ne sont pas des combattants.

La vengeance n’est pas digne d’un Etat de droit.

Israéliens et palestiniens ont le droit de vivre en paix et en sécurité, dans leur pays.
La paix et la sécurité des uns dépendent de celle des autres.
Elles ne peuvent être construites qu’ensemble, pour tous.

En ce temps de Carême, c’est ma prière ardente :
que Dieu transforme les cœurs de pierre en cœurs de chair
et révèle à chacune, chacun, le visage de l’autre, frère, sœur en humanité.

 

 

Emmanuelle Seyboldt, pasteure, présidente du Conseil national
de l’Eglise Protestante Unie de France,
Mars 2024