Une « vie de chien » ?

Additionnez un berger, son chien et trois oies, et vous obtenez ..une séance de catéchisme !
Venus de Quissac,  ils ont été nos invités -surprises en passant l’après-midi avec les enfants au temple du Mas des abeilles.

Question : Savez -vous ce qu’est un berger sans son chien ? Réponse : Le chaos assuré. En effet, Guy Calazel, le berger, nous a expliqué que son border collie, Léo, était comme la prunelle de ses yeux, indispensable pour surveiller son troupeau de moutons mais aussi ses oies.Nous avons pu admirer son professionnalisme : Léo ne les a pas quittés des yeux un seul instant. ..ça c’est de l‘épiscopat  au sens propre  !

Membre actif de la paroisse protestante de Quissac, Guy s’est spécialisé dans le dressage  de chiens et s’il est berger c’est de surcroît. En fait, les deux sont indissociables pour lui et ce double métier, il l’exerce avec passion et dévouement. Autant vous dire qu’il est toujours sur le terrain !

Choyé par son maitre, Léo mène une belle vie mais reste un chien : « chacun à sa place », a répondu Guy à un enfant qui se demandait si Léo dormait dans la chambre de son maître.  Un border collie, ce n’est pas le « petit toutou à sa mémère ». Il est éduqué pour accomplir des missions précises. D’ailleurs, ces obligations professionnelles  lui permettent de garder la forme car il a impérativement besoin de dépenser au quotidien l’énergie débordante qui est la sienne.

Les enfants se sont demandés s’il y avait des chiens aussi formidables que  Léo dans la Bible. Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir que  dans la culture biblique du Proche-orient, le chien était fort mal vu car, tout comme le porc, il est associé à l’impureté. Mis à l’écart, il mène donc  « une vie de chien » au sens actuel de l’expression.

Un étonnant récit des Evangiles (Matthieu 15,21-28) nous a permis de le vérifier : il s’agit de la rencontre de Jésus avec une femme Syro-Phénicienne  (ou Cananéenne). SI on actualise son origine, on dira : une femme libanaise.
Les disciples qui accompagnent Jésus sont agacés par cette femme éplorée qui les poursuit de ses cris rauques. Ils veulent la repousser. Malgré cela, elle arrive à se rapprocher et se jette aux pieds de Jésus, à la manière d’un petit chien. Rien n’arrête cette femme en grande souffrance. Sa confiance en Jésus est absolue et elle accepte tout de lui. Sa foi profonde et son sens de la  répartie amèneront Jésus à entendre sa supplication et à guérir sa fille malade.

Ainsi, en acceptant humblement de ressembler à un « petit chien » qui se contente de miettes tombées sous la table, le message de cette mère -courage est le suivant  : le presque rien, c’est mieux que rien. Quand on mène une vie de chien, on n’a plus peur de rien. Elle avait tellement faim de Lien qu’elle a vu en Jésus son Pain et son soutien. Le mot de la fin, c’est qu’en ne renonçant à rien et en ouvrant les mains, elle n’aura pas espéré en vain !

 

Titia Es-Sbanti, le 13 janvier 2024, temple du Mas des abeilles.

En route vers la Maison de santé des Jardins :

Petite démonstration pour les résidents  :

 

Photo de famille (Guy et Léo au 1er rang) :

Atelier créatif : rédaction de cartes de voeux pour les résidents, écrites avec une plume d’oie :