Dimanche 17 janvier 2021 : jour de synode pour la région Cévennes – Languedoc – Roussillon. Enfin ! La situation sanitaire avait obligé à en reculer la date, puis à en réduire la durée à une demi-journée : de 8h à12h30. Mais la ferveur et la fraternité étaient bien là, à Saint Jean du Gard, dans un temple magnifiquement rénové et avec un accueil chaleureux des paroissiens.
Conçue comme un « culte-synode », cette matinée a permis d’intégrer dans un culte toutes les opérations institutionnelles du synode : approbation des comptes et du budget, élection du nouveau Conseil régional, des équipes régionales et des diverses instances de notre Église en CLR. Le culte a ouvert, puis fermé le synode, l’enveloppant d’une profondeur spirituelle plus nécessaire que jamais en ce temps de COVID. Bref, nous avons fait tout ce que nous devions faire, mais nous avons reçu beaucoup plus.
Parmi les temps forts du synode, l’évocation de tous ceux qui, pasteurs et engagés de l’Église, se sont éteints cette année ; le message du pasteur Jean-Pierre Julian, Président de notre région ; la prédication du pasteur Jean-Paul Nuñez, aumônier du synode.
Jean-Pierre Julian nous a lancé une invitation à prendre en compte le changement sociétal qui s’opère autour de nous, au risque d’être déplacés, arrachés à un passé que nous avons aimé ; une invitation à réorienter l’individualisme régnant vers un approfondissement du face à face avec Dieu et de la découverte des autres ; à substituer à l’esprit de compétition une coresponsabilité et une complémentarité à l’intérieur de nos communautés, entre leurs membres, mais aussi entre nos communautés et paroisses. Car ce monde est à aimer, comme Dieu l’a aimé, « tant aimé qu’il a donné son fils » pour le sauver.
Jean-Paul Nuñez n’a pas dit autre chose, en s’appuyant sur les paroles du mystérieux « jeune homme » présent au tombeau le matin de la résurrection : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qui a été crucifié. Il est ressuscité, Il n’est pas ici (…) Allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée : c’est là que vous le verrez » (Marc, 16, 6-7). Où est-elle, cette Galilée où Christ nous attend, loin de son tombeau vide et de nos églises vides ? Elle est là, autour de nous, « un pays mêlé, fourre-tout de toute l’humanité ». La Galilée, notre Galilée est une utopie bien réelle (pas de paradoxe !), le lieu de toutes nos résurrections, accomplies et espérées.
Et puis il y a eu les cantiques de louange et de confiance (chantés évidemment avec nos masques) qui nous ont portés, puis accompagnés : la mélodie dans la tête pendant le trajet de retour en voiture, ça prolonge le culte et le synode… pour se remettre à la tâche, le lendemain.
Sylvie Franchet d’Espèrey