Nous ne pouvons-nous faire une image véritable de toi
car tout ce que nous créons est créé à notre image.
Nous ne pouvons te concevoir car notre pensée s’égare
quand elle quitte la terre ferme des réalités accessibles à nos yeux et à nos oreilles.
Nous ne pouvons pas même affirmer que tu existes,
car que signifie au juste exister pour toi qui n’es ni une chose, ni un être vivant,
ni une idée, ni une personne ou un esprit comme nous ?
Et pourtant, dans la finitude de nos vies, nous nous sentons débordés
avec effroi et émerveillement par l’infinité des temps et des espaces.
Dans les limites de nos connaissances, nous touchons à des mystères insondables,
à des ‘pourquoi’ sans réponses.
Dans l’étroitesse de nos cœurs, nous devinons qu’au-delà de tout ce que nous désirons,
il est des biens plus grands et des bonheurs inconnus.
Dans la faiblesse de nos volontés, nous entrevoyons le chantier immense qui nous
requiert.
Tu es l’horizon de nos savoirs, l’objet de nos désirs inassouvis, la voix qui nous appelle.
Nous ne pouvons te nommer qu’avec nos mots humains, trop humains.
Aussi nous te nommerons non par rapport à ce que tu es et que nous ignorons,
mais par rapport ce que nous sommes.
Nous te nommerons comme celui de qui nous venons et vers qui nous voulons retourner,
principe de notre être et objet de notre amour : notre Père.
Didier TRAVIER, Nîmes, 13 janvier 2022