Quand on cherche..on trouve !

Pâques – c’est une fête où on cherche et on trouve… pour les chrétiens et les non-chrétiens … pour tous, c’est une fête où on cherche et on trouve… des œufs en chocolat …lors d’une chasse aux oeufs cet après-midi on cherche partout – dans la maison ou bien encore dans le jardin, on retourne les coussins du canapé et encore on se penche sur les pots de fleurs … et si on trouve on est récompensé par par la douceur d’un œuf fondant dans la bouche. Une belle partie de plaisir surtout avec des enfants ;
Dans la tradition chrétienne, Pâques est aussi une fête où on cherche et on trouve… et pas que des œufs…
Pâques c’est la fête où les disciples et amis de Jésus ont ‘trouvé’ le sens de son chemin qui s’accomplit avec sa résurrection. A Pâques naît la confiance : ,la vie emporte la victoire sur les forces de la mort – grâce à Dieu. 
Mais tout d’abord, les femmes qui sont venues au tombeau de Jésus  au matin ont cherché et ont trouvé la pierre roulé devant le tombeau… mais elles n’ont pas trouvé le  corps de Jésus. 
L’Evangile, que nous avons écouté, raconte, comment les femmes ont répéré l’endroit du tombeau de Jésus. Elles ont attendu la fin du sabbat, le jour de repos, pour se mettre en route dès l’aube   - le coeur lourd et les mains pleines d’aromates, pour embaumer le corps de leur maitre bien-aimé. Un dernier geste d’amour de ces femmes,  qui avaient été avec Jésus jusqu’au bout. 
On imagine le désarroi qui les habite, certainement aussi le sentiment d’échec  - le chemin de Jésus s’est terminé sur la croix - quel gâchis…  après tout ce temps qu’elles ont passé avec lui, après tous ces espoirs qu’il a semé en elles. Tout ça pour ça ? 
3 jours ont passé depuis la crucifixion – trois jours pendant lesquels il y a une transformation dans ce tombeau; La mort s'est transformé en vie…  Le  Christ ressuscité. 
Les femmes qui arrivent au tombeau ne le savent pas encore – elle n’avaient  aucune idée de ce qui était en train de naître derrière cette grosse pierre. Elles découvrent le vide – et d’abord elles sont perplexes, déconcertés – confronté au vide du tombeau… Enfin, il était pas tout à fait vide, pour être exact. 
Deux hommes, être de lumières, se tiennent à l’intérieur. Et ils leur demandent ‘Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il s’est réveillé ! Souvenez-vous, il vous a dit qu’il allait se relever de la mort ?!
Leur première réaction est la peur… comment pourraient-elles comprendre ce qui se passe là ? Et puis une nouvelle dynamique s’empare d’elles. Elle se détournent du lieu de mort et vont le raconter aux disciples, qui sont apparemment tous rassemblés au même endroit. Et..…  qui ne les croient pas : ils prennent leur mots pour un ‘délire de femmes’…. 
Les disciples ne savent pas encore, que la nouvelle du tombeau vide est le début de leur histoire commune des disciples, avec les femmes et bientôt d’autres… une histoire qui dure encore aujourd’hui. Sauf que, eux, à l’époque, ne le savent pas encore… 
tout doucement un cheminement a été déclenché dans leurs esprits. Jésus est vivant – autrement, mais vivant. tout doucement ils renaissent à la vie, se relèvent dans la vie ; 
Je trouve, que l’oeuf de Pâques est un beau symbole de ce processus. Si une poule pond un œuf,  on ne sait pas encore, si une vie nouvelle va en sortir ? 
Pour un œuf de poule, il faut attendre 21 jours – le temps que la couvaison, pour savoir si un poussin va naître.
Une vie humaine prend 9 mois avant de naître – et encore, c’est sans compter tout ce temps depuis le moment où naît un désir d’enfant, avant même la grossesse. 
Pour les femmes qui sont venues au tombeau, il fallait trois jours, avant que germe l’espoir d’une vie nouvelle. Pour d’autres disciples cela a mis plus de temps… les évangiles nous transmettent une belle diversité de récits comment la nouvelle de la résurrection a fait son chemin chez les uns et les autres : Pierre, Jean, Marie Madeleine, Thomas et d’autres encore. 
Autant que nous naissons tous et toutes de la même manière dans ce monde, autant le chemin pour renaître à la vie après une mort prend des formes bien individuelles – encore aujourd’hui. Si chacun.e se retourne sur son chemin de vie on s’en rend compte. On ne sait pas, combien de temps cela peut prendre de se relever de la mort pour renaître à la vie – ça m’a fait penser qu’il m’arrive presque tous les ans de retrouver des œufs de Pâques dans le jardin que l’année d’après. 
Justement, revenons à la symbolique de l’oeuf pour Pâques. 
Augustin, théologien du 4ème siècle après J.-C., a vu dans l’oeuf un symbole pour la résurrection : sa belle forme illustre selon lui la perfection du Christ. Sa coquille rappellerait le tombeau dont le Christ ressuscité est sorti. 
Dans la Bible, on chercherait en vain les œufs de Pâques. En fait, la tradition chrétienne a adopté des coutumes qui existaient déjà dans l’Antiquité, dans plein de cultures. Les Perses, les Romains et les Égyptiens célébraient le retour du printemps et sa vie nouvelle en offrant des œufs peints et décorés. 
La tradition a ensuite été intégrée par l’Église, pour fêter la résurrection de Jésus-Christ.  
Mais, traditions mises à part, l’oeuf peut être  d’une autre manière encore symbole de la foi.
Quand on  prend un œuf au frigo ou dans l’étagère, on ne peut pas savoir, s’il est cru  ou cuit. 
En ce qui concerne notre foi, ce n’est pas si simple non plus de savoir dans quel ‘état’ elle est : ce n’est pas écrit sur notre ‘coquille’…. 
Qu’en est-il de ce message de vie qui est semé en nous ? 
Est-ce que la joie de Pâques est sur le point d'éclore ? Parce que je sens à quel point c'est important pour moi : Jésus est ressuscité ! Est-ce que la joie de vie palpite en moi comme un poussin dans l’œuf ?  
Ou est-ce que ma foi ressemble plutôt à un œuf ‘cru’ ? Fragile, mouvante, menacée de ‘casser’ ? Parce qu’il y a les doutes, les épreuves de la vie, si plein de choses qui nous renvoient encore à la mort dans toutes ses facettes dans la vie ? 
Ou est-ce qu’un œuf de Pâques solidement cuit repose en moi ? Robuste, qui se conserve longtemps, peut-être même joliment coloré. Peut-être que ma foi s’est bien déjà cogné, mais elle résiste et dans l’ensemble elle est encore en ‘bon état’ ? Peut-être parfois un peu dur ou sec ou pas toujours très vivante. 
Je ne sais pas si vous vous retrouvez dans un de ces ‘états’… en fait, je suppose que ces trois états vous sont familiers. La foi est vivante, elle évolue et  passe du cru au cuit, ou même au ‘dur à cuire’. 
Si je me mets dans la peau d’une de ces femmes, venues au tombeau, je pense que leur foi en la résurrection était encore toute fragile… 
Elles ont eu besoin des anges – messagers de la bonne nouvelle (évangile) pour être renvoyé vers la vie, pour se détourner du lieu de mort.  
Nous aussi,  nous avons besoin d’anges sur le chemin de la foi. 
Des anges qui ont bien souvent le visage humain, et qui nous rappellent les paroles d’espérance, qui nous renvoient à la vie, qui re-suscitent le désir de vie en nous et nous aident à nous relever encore et encore. 
Des anges qui sont messagers de Dieu, même sans le savoir, et qui murmurent à ceux et celles qui dressent l’oreille : «Relève-toi, Vie t’appelle, le Christ a vaincu le désespoir et le néant ». N’ayez pas peur… 
Un murmure tout doux… doux comme un œuf en chocolat !
Joyeuses Pâques – le Christ est ressuscité - Alléluia.

Amen

Pasteure Iris REUTER, prédication pour le culte de Pâques, 9/04/2023
Texte biblique : Luc 23, 50 à 24, 12
Après la mort de Jésus, les femmes qui  avaient accompagné Jésus depuis la Galilée regardèrent le tombeau et virent comment le corps de Jésus y était placé.
Luc 23, 56 Puis elles retournèrent en ville et préparèrent les huiles et les parfums pour le corps. Le jour du sabbat, elles se reposèrent, comme la Loi l'ordonnait.
24, 1 1Le dimanche de grand matin, les femmes se rendirent au tombeau, en apportant les huiles parfumées qu'elles avaient préparées. 2Elles découvrirent que la pierre fermant l'entrée du tombeau avait été roulée de côté ;3elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.4Elles ne savaient qu'en penser, lorsque deux hommes aux vêtements brillants leur apparurent.5Comme elles étaient saisies de crainte et tenaient leur visage baissé vers la terre, ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?6Il n'est pas ici, mais il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu'il vous a dit lorsqu'il était encore en Galilée :7“Il faut que le Fils de l'homme soit livré à des pécheurs, qu'il soit crucifié et qu'il ressuscite le troisième jour.” »8Elles se rappelèrent alors les paroles de Jésus.9Elles quittèrent le tombeau et allèrent raconter tout cela aux onze et à tous les autres disciples.10C'étaient Marie de Magdala, Jeanne et Marie, mère de Jacques. Les autres femmes qui étaient avec elles firent le même récit aux apôtres