Ton amour, Ta grâce, Ton salut :

 

Père,
Je me laisse emporter par la folie de ton amour.
Je cède enfin à la puissance de la grâce.
Au diable mes doutes et mes infidélités,
La force de ton amour est plus grande que tout ce qu’il y a d’obscur en moi.

Père,
Je me laisse couvrir de ton salut,
J’accepte la tunique de fête.
Je revêts enfin les habits de noce,
J’entre dans ta maison.

Père,
Je déborde de joie, car ton amour a gagné !
Je suis plein / pleine de reconnaissance et de confiance.
Ta tendresse a réparé ma vie,
Ton amour a cicatrisé mes plaies.

Aujourd’hui je peux chanter
Et m’abandonner enfin
À la vie que tu me proposes.

 

Pierre-Yves ZWAHLEN, Prières pour les jours d’hiver

 

Est-ce vraiment une prière ?
Je ne demande rien ; je ne remercie pas non plus Dieu, je ne demande pas pardon… Mais quand même, je m’adresse au Père.

Parce que cette prière est une réponse.
Réponse à un appel ancien et permanent. Réponse surtout à un amour que je ne peux pas occulter : face à la grâce et à l’amour incommensurable de Dieu, je dis « oui ».

Parce que cette prière est une décision :
Aujourd’hui, ici et maintenant je décide de changer de vie. Non pas pour « faire », mais pour laisser Dieu faire en moi. Et c’est la joie, la grande joie de celui ou de celle qui décide de croire.

Cette prière, pour moi, c’est le saut de la foi.
Il n’y a pas de raison objective de croire, c’est une « folie ». Mais il y a une confiance absolue dans une parole entendue, dans une présence ressentie ou seulement soupçonnée. Je saute dans l’inconnu, Dieu m’y attend. Et c’est la fête, la noce de l’Évangile, à laquelle nous sommes tous invités.

Cette prière, elle m’a éblouie quand je l’ai lue. Mais, je le reconnais, j’attends encore le moment de la prononcer à voix haute devant Dieu, pour qu’elle devienne « acte de parole » et qu’elle se réalise dans l’ici et maintenant de ma vie.

 

 

Sylvie FRANCHET d’ESPEREY, 9 décembre 2021