PAROLE DU JOUR-53

Au fil des années, j’ai tenté de formuler comment la lecture de certains textes bibliques et de certains théologiens a pu m’inciter à balbutier ma foi. Me sont venus l’envie et le plaisir de partager avec vous ce qui n’est pas un texte figé, mais qui bouge, évolue, et m’accompagne dans ma vie humaine devant Dieu.

Avant le commencement que Dieu créa,
la terre n’était qu’un chaos aride et tourmenté,
livrée au pouvoir du néant.
Puis il y eut une Parole  :
« Qu’il y ait de la lumière !  » (Genèse 1)
Nous sommes appelés à la vie par la dynamique de cette Parole
qui franchit toutes les distances :
Je crois que chaque commencement est issu d’une Parole qui nous vient de toi,
ô Dieu source de toute vie.

Du milieu du roncier qui brûle sans se consumer au milieu du désert,
une Parole se lève pour dire que tu veux nous faire sortir de tous les esclavages,
et devant nos peurs, nos objections, nos désillusions,
tu nous dis que tu t’appelles « Je suis », « Je suis avec toi » (Exode 3)

Nous sommes appelés par celui qui rend possible et trace la route de la liberté.
Je crois que toute marche qui fait sortir l’être humain de l’esclavage est l’agir de ta volonté,
toi qui ne te lasse pas d’être pour nous flamme de la révolte
contre l’inhumanité de notre monde.

Au plus profond de la densité de la  nuit
lieu de nos terreurs et de la perte de toute espérance
tu
fais entendre la voix de tes veilleurs qui proclame
dans l’obscurité de la nuit que vient le jour  (Esaïe 21).
Je crois que de toi surgit la Parole qui nous restitue à l’espérance
et nos ouvre à la confiance
malgré toutes les apparences.

Du milieu du chaos des nations et  de leurs violences,
tu fais retentir ton appel au grand festin
grande réjouissance durant laquelle sera déchiré
le voile du deuil qui ensevelit notre monde déjà mort (Esaïe 25).
Tu nous invites à ce banquet et tu nous appelles à le préparer.
Je crois que ta Parole est nourriture pour notre humanité affamée.

Je crois que, dans la plénitude de ce qu’a vécu et réalisé Jésus de Nazareth,
se tisse et se manifeste au grand jour la venue de ton règne.
Avec lui, tu nous invites à découvrir que seul l’amour ouvre les portes
d’une irréductible espérance
.

Par lui, quand il vient mystérieusement à notre rencontre,
tu nous apprends que le don et le pardon
font surgir la vie là où nous avions proclamé son achèvement.

Contre notre religiosité paresseuse
qui fait de toi une toute puissance idolâtrée,
Contre notre raison orgueilleuse
qui voudrait te limiter à une sagesse,
par le souffle de ton Esprit Saint,
tu nous apprends à recevoir ce qui n’est plus un rêve
mais une réalité qui prend consistance au coeur de nos existences.
Jésus le Christ a remporte la victoire sur notre mort.
De sa résurrection je reçois la promesse de la vie qui est en toi.

De jour en jour,
par l’Esprit dont le souffle gronde et bout souterrainement,
par la fraternité humaine que tu réalises en faisant de nous tes enfants,
ô notre Dieu, tu nous donnes de devenir les témoins
d’une aventure improbable jusque là,
celle d’un monde où les petits sont accueillis et reconnus
celle d’un monde où les grands sont libérés des privilèges qu’il accaparaient.

Alors la terre devient vivable :
tu nous appelles à la réalisation des jours heureux,
parce que là réside, depuis toujours,
l’héritage que tu nous as préparé.

 

Jean -Christophe MULLER, le 16 mai 2020