PAROLE DU JOUR-55

Pour la méditation de ce jour, je vous propose de nous laisser accompagner par quelques pensées de Saint Augustin, cet Illustre docteur de l’Eglise et l’un des quatre Pères de l’Eglise occidentale. Son oeuvre colossale constitue un héritage parfois négligé au fil des siècles, mais dont la profondeur est toujours à explorer et le trésor toujours à redécouvrir.

Luttes humaines
« C’est bien tard lorsque je t’ai aimée, beauté si ancienne et si neuve, c’était bien tard !
Tu étais en moi, mais moi j’étais dehors et c’est là que je te cherchais !
Tu étais avec moi, mais moi j’étais sans toi !
Tu m’as appelé et de ton cri tu as percé ma surdité.
Tu as flamboyé et la splendeur de ton éclat a vaincu ma cécité.
Tu m’as touché et je me suis enflammé pour la paix que tu donnes.

Quand je me serai attaché à toi de tout mon être, il n’y aura plus pour moi ni douleur,
ni peine et ma vie sera une vie toute pleine de toi.
Ce n’est pas encore le cas et je me pèse à moi-même !
Seigneur, aie pitié de moi! Je ne cache pas mes blessures.
Tu es le médecin et c’est moi le malade.

Qui désire les chagrins et les peines ?
Tu commandes de les supporter, non de les aimer.
Personne n’aime ce qu’il doit supporter.
Et quand on se réjouirait de supporter, on préférerait n’avoir pas à supporter.
Dans l’adversité je désire le bonheur, dans le bonheur j’ai peur de l’adversité.
Y a-t-il un juste milieu où la vie de l’homme ne serait pas une tentation?

Malheur aux succès d’ici bas: Ils redoutent l’adversité et leur joie s’évapore.
Et surtout malheur aux adversités d’ici bas : Elles sont nostalgie du bonheur.
Elles sont bien dures et lassent la patience.
La vie de l’homme sur la terre n’est-elle qu’une tentation sans fin ?

(Les Confessions 10, 27)

Trouver Dieu

« Comme un cerf aspire aux sources des eaux, ainsi mon âme aspire à toi, mon Dieu ! j’ai soif de Dieu !
Quand entrerai-je devant Dieu ? On me dit chaque jour : Où est ton Dieu ?
J’ai fait monter mon âme au dessus de moi et me souviens du temps où j’allais à la maison de Dieu »
(Psaume 42/2-5)

J’ai cherché Dieu afin de le voir si possible et non pas de croire seulement.
Je vois bien les oeuvres de mon Dieu, mais lui qui les a faites, je ne le vois pas.

Comme le cerf dans le psaume j’aspire aux sources des eaux,
mais c’est en mon Dieu qu’est la fontaine de vie.

Que faire pour trouver Dieu ?
Je contemple la terre: Elle est pleine de beauté. Mais où est son créateur ?
Les graines et les plantes sont de bien grands prodiges, mais où est leur créateur ?

Le prix de l’amour, c’est toi  !

Interrogez-vous, fouillez les greniers de vos coeurs.
Regardez, voyez combien vous possédez d’amour et tâchez d’en avoir davantage,
car c’est un trésor qui vous rendra vraiment riches.

Ce qui est de grand prix est cher, dit-on avec raison. Vous avez l’habitude de dire :
Ceci est plus cher que cela. Que veut dire plus cher sinon plus précieux?

Le prix du blé, ce sont tes sous. Le prix d’un bien, c’est ton argent.
Le prix d’une perle, c’est ton or. Le prix de l’amour, c’est toi.

Tu cherches à acquérir un bien, un bijou, du bétail ? Tu cherches les fonds nécessaires.
Tu les cherches chez toi. Mais si tu veux avoir l’amour, cherche-toi toi-même, trouve-toi toi-même !

Pourquoi craindre de te donner de peur de te perdre ?
Mais c’est en ne te donnant pas que tu te perds !
C’est l’amour qui parle par la bouche de la Sagesse en disant :
« Donne-moi ton coeur mon fils » (Proverbe 23/26).
Qu’il soit à moi et il sera à toi pour toujours !

(Sermons)

Zohra MOKRI, le 19 mai 2020