Où est la clé ?

Ce jour-là, une drôle de porte a servi d’entrée aux enfants et parents à leur arrivée au samedi caté. Oui, une porte pas tout à fait comme les autres : elle tenait toute seule, à ciel ouvert, avec une poignée d’un seul côté. Chaque enfant devait frapper à la porte pour être accueilli sur le parvis du Mas des abeilles.

-Où est la clé ? me demanda Armand, 6 ans, en me tirant par la manche. Il avait bien mémorisé le titre de notre rencontre et s’impatientait de trouver la réponse à la question.
-C’est justement ce qu’il nous faut trouver ! lui ai-je répondu.

Le fil conducteur qui a guidé notre journée était une parole extraite du livre de l’Apocalypse où le Seigneur dit à l’Eglise de Laodicée : « voici, je me tiens à la porte et frappe, si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, je prendrai la cène avec lui et lui avec moi ».

Etonnant renversement de perspective ! En effet, nous sommes ‘habitués’ à penser dans l’autre sens : le croyant demande à Dieu de l’accueillir, de l’écouter, de lui pardonner. Or, ici, le sens de la relation est inversé : c’est Dieu qui demande, c’est Lui qui est à la porte et attend qu’on lui ouvre !

Un récit de l’ancien testament a permis aux enfants de visiter cette démarche d’humilité de Dieu qui demande à venir chez nous. Il s’agit d’Abraham, lorsqu’à l’entrée de sa tente (Genèse 18, 1-16) somnolant à l’heure la plus chaude de la journée, il est réveillé en sursaut par trois voyageurs inconnus, arrivés subitement (on ne sait d’où), et se tenant là, non loin de lui.
Assis s
ur le seuil de sa ‘maison’ , Abraham les accueillera à bras ouverts  au nom de l’hospitalité orientale, mais plus encore : il ouvrira sa porte intérieure, celle de son cœur. En effet, doté d’une énergie étonnante voire excessive au vu de son âge canonique, Abraham les recevra avec une générosité débordante, pressentant (peut-être) une visite inhabituelle. Aidé de Sara, son épouse, et de ses serviteurs, il leur préparera un banquet somptueux.

C’est au cours de ce repas que les trois inconnus lui annonceront une nouvelle inouïe, bouleversante : la promesse d’un fils pour l’année suivante ! Voilà  l’impossible qui  fait effraction et vient frapper à la porte de la vie ! Cet ‘impossible’ s’appellera Isaac, ce qui signifie  en hébreu « il rira ».

De cette histoire, la Bible dira que c’est sans le savoir que ce jour-là, Abraham a accueilli des anges. (Hébreux 13,3)

Savez-vous que dans la Bible, il y a plus de repas que de prières ?
Le repas partagé en Son nom, est toujours au service de la  Rencontre avec Celui qui a dit : « je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, je prendrai le repas  avec lui et lui avec moi ».. ».
‘La Parole est notre pain’ disons -nous lorsque nous communions dans nos Eglises. Lors du culte Caté qui a clôturé la journée , les enfants ont reproduit ce geste fraternel en distribuant grains de raisin et morceaux de brioche à l’assemblée réunie, debout, en cercle.

Le culte caté s’est terminé sur un conte, celui de l’indien Latchou, ce croyant fervent qui pensait pouvoir accueillir Dieu pour lui tout seul, sans passer par les autres.

Et nous aujourd’hui  : comment cela se passe t-il dans nos vies  ? Avons -nous déjà accueilli Dieu sans le savoir ? Allez savoir !

En attendant,  les enfants ont trouvé la réponse à la question : où se trouve la clé ?  Elle est sur la porte ! A nous de reconnaître la voix du Seigneur derrière la porte. A nous de  décider si nous lui ouvrons ou non. La poignée est de notre côté. A notre portée.

Pour matérialiser la thématique de la porte, le temps créatif des ateliers a proposé aux enfants de fabriquer des calendriers de l’Avent :  24 portes à illustrer pour chacun d’eux. Pour leur faire toucher du doigt la force symbolique  de cet objet qu’on peut ouvrir ou fermer.

 

Samedi Caté , 20 novembre 2021, temple du Mas des Abeilles.