Deux fois centenaire

Les protestants n’ont pas de pétrole mais ils ont des temples ! Le Gard est, à cet égard, un département exemplaire. Dans les années 1820, (après plus d’un siècle de privations et de clandestinité) les demandes de construction de temples étaient si nombreuses que le Préfet, sous le règne de Louis 18, a dû revoir son budget à la baisse et inviter les protestants réformés à modérer leur requête.
A Saint Césaire, près de 400 familles protestantes étaient alors recensées et un  grand nombre d’entre elles répondit présent au moment de l’inauguration de la première pierre du temple le 9 avril 1822. Emues et fébriles, les yeux rivés sur le pasteur Samuel Vincent , elles le regardèrent descendre dans les fondations pour effectuer le geste solennel de la « pose » puis remonter à la surface, les cheveux blancs de poussière (détail rapporté par les archives) mais aussi blancs de tous les soucis qu’il avait traversés dans son long ministère débuté au cours du siècle précédent, témoin du temps des persécutions .

Deux cent ans plus tard, le 21 mai 2022,  sous un soleil de plomb, une foule (plus modeste, rassurez-vous)  s’était regroupée devant le temple pour assister à la pose d’une plaque signalétique orchestrée par l’association du patrimoine de St Césaire à travers son président Francis Brun.

 

La veille, le vernissage de l’exposition « Saint Césaire la discrète «   avait ouvert les festivités du Bicentenaire du temple avec une série d’aquarelles de Camille Penchinat nous faisant découvrir des lieux  emblématiques de St Césaire. De même, des reproductions de manuscrits du 19ème siècle  faisaient état du contexte social et  matériel ayant présidé à  la construction du temple.

Le regard d’un artiste, c’est bien connu, transfigure ce qu’il (elle) voit, d’une manière unique et personnelle. Le moindre recoin, la plus modeste pierre, le toit d’une maison, l’ombre d’une rue, le bord d’un lavoir, l’eau d’une fontaine :  tout devient  l’important. Ce fut le cas du temple lui-même, témoin d’une belle polyvalence au cours de ces trois journées festives :  lieu d’exposition, scène de théâtre, moment d’échanges, espace de concert, et enfin : lieu de culte.

Vendredi, l’exposition :

Le théâtre (La perle de la canebière)   :

 

Samedi, le concert avec Guitares & Co :

 

Dimanche, le culte festif et musical :

 

Avec une étonnante concentration de pasteurs (anciens et actuels) au mètre carré :

 

Si vous avez participé à l’une de ces journées et que vous souhaitez réagir,  visiter le temple ou  proposer un événement dans ce petit temple bicentenaire,  vous pouvez le faire en écrivant à : bicentenairetemple@gmail.com ou en téléphonant au 04 66 64 54 10.

Prédication du culte : https://nimes-eglise-protestante-unie.fr/avance-en-eau-profonde/