PAROLE DU JOUR-52

Joyeux anniversaire !

Avec son fils, Marie a eu bien du souci.
A commencer par la conception ! Et les paroles de l’envoyé de Dieu qui se voulait rassurant [« N’aie pas peur Marie car tu as la faveur de Dieu » Lc 1. 30] avaient tout de même de quoi troubler – le mot est faible – une jeune fille vierge.

Pour le mettre au monde – belle expression s’agissant de la naissance du Messie – Marie devra se contenter d’une étable.

Viennent ensuite, d’après Mt 2. 11, les cadeaux de naissance. Sûr qu’elle n’avait pas inscrit dans la liste un peu de myrrhe pour préparer l’embaumement de son petit. La myrrhe sera apportée par Nicodème, à la crucifixion de Jésus. (Jn 19. 39)

Siméon ne cherche pas à tranquilliser la jeune mère quand, elle et son mari, viennent au temple présenter Jésus, comme le demandait la loi. Il annonce alors à Marie « la douleur te transpercera l’âme comme une épée. » (Lc 2. 35b)

Ensuite, le texte biblique ne nous parle ni de maladies infantiles, ni de caprices, ni de crise d’adolescence, ni d’aucun de ces tracas qu’un enfant cause – involontairement… ou pas – à ses parents entre sa naissance et sa maturité d’homme ou de femme. Au contraire, Luc écrit « l’enfant grandissait et se développait. Il était rempli de sagesse et la faveur de Dieu reposait sur lui. » (Lc 2. 40)

Il y a bien eu l’épisode de Jésus à 12 ans dans le Temple (Lc 2, 41 et suivants) : une petite escapade de trois jours – sans conséquence celle-là. Si ce n’est pour ajouter du souci à Marie qui « gardait en elle le souvenir de tous ces événements ». Aussitôt, Luc répète que « Jésus grandissait. Il progressait en sagesse et se rendait agréable auprès de Dieu. » Si le lecteur est rassuré, je doute que Marie le soit.

Cependant, presque 20 années vont suivre sans que de nouveaux événements d’importance ne viennent prendre place dans les évangiles. Presque 20 ans sans trop de soucis. Jésus travaille dans l’entreprise de Joseph. Marie le garde sous son aile. Gabriel, les mages, Siméon ne viennent plus la troubler. Oubliés les premiers incidents de parcours, la myrrhe, les paroles prophétiques, la fugue ?

Est-ce que je me souviens des premières otites, des quasi 41 ° de fièvre, des colères à se rouler par terre de mon fils ? Oui, je m’en souviens mais sans qu’aucune angoisse ne vienne me tordre le ventre comme ce fut le cas lorsque nous le vivions.

  • Marie, la vie n’est pas un long fleuve tranquille ! Ton fils a 30 ans quand les causes d’angoisse ressurgissent à la puissance 1000. Eprouvé par le Tentateur, incompris par ceux de son village au point de chercher à le tuer, cent fois la proie des autorités religieuses voulant le faire tomber, trahi, arrêté, torturé, renié et abandonné par ses amis, condamné et enfin, crucifié comme le pire des criminels. Et ce n’est que là, du haut de la croix, que Jésus aura vers toi une parole d’affection, te confiant au disciple qu’il aimait « Femme, voici ton fils… » et au disciple « Voici ta mère ». (Jn 19. 26-27)

Le 15 mai 1990, l’air était doux. Le soleil couchant teintait le ciel d’une lueur rosée annonçant l’arrivée imminente d’un bébé. 30 ans plus tard, sa maman ne peut s’empêcher de penser « mon petit ! » malgré ses 1m 80.

  • Tu vois, Marie, je n’envie pas ce que tu as vécu. Je ne suis pas « bénie entre toutes les femmes » et je préfère ne pas l’être mais je sais que le Seigneur bénit tous les moments merveilleux, toutes les paroles affectueuses, toute la tendresse, tous les fou-rires et aussi toutes les larmes que j’ai partagés, que je partage et que je partagerai avec mon fils, mon grand, mon étonnant ROMAN !  Bon anniversaire !

 

Sylvie Valette, le 15 mai 2020