Petite pause littéraire :
Il y a des œuvres littéraires qui marquent une vie. Parce qu’elles nous révoltent ou nous portent. Parce qu’elles nous inspirent ou nous interrogent. Parce qu’elles confortent ou révolutionnent notre monde.
Ces œuvres, leur titre, sont les références qui nous viennent le plus souvent spontanément en tête lorsqu’une personne nous demande la référence d’un ouvrage qui nous a marqué, ou encore lorsque, devant notre bibliothèque, on s’interroge sur le livre que l’on relierait bien. Et quand bien même la bibliothèque est immense, nous savons où cet ouvrage est rangé. Et quand bien même nous l’aurions prêté, nous n’en avons pas oublié l’image de la couverture.
Peut-être avez-vous déjà (re) commencé à (re) lire l’un de ces ouvrages ces dernières semaines ? Peut-être avez-vous osé lire la suite ou d’autres œuvres du même auteur, ou encore visualisé son adaptation au cinéma ou en musique ?
Pour ma part, j’ai saisi ce temps pour « attaquer » la pile « livre à lire » qui commençait dangereusement à se rapprocher du plafond… Mais certains de ces ouvrages marquants ne quittent pas mon esprit depuis le début du confinement, d’autres depuis Pâques, ou encore depuis ce dimanche. Je ne résiste pas à vous partager deux de ces références.
« Le Seigneur des Anneaux » de J.R.R. Tolkien
J.R.R. Tolkien est un incontournable dans la culture anglo-saxonne… et dans la culture geek. Son œuvre majeure, le Seigneur des Anneaux, fut écrite entre 1937 et 1949, mais a dû attendre 1954-1955 pour sa première publication. Il s’agit d’une histoire d’aventure, où Frodon et toute une communauté doivent effectuer un long périple pour détruire un anneau de pouvoir sans que celui-ci tombe dans les mains du mal incarné, Sauron. Mais au-delà de ce monde fait d’humains, d’elfes et de hobbits, les lecteurs peuvent entrapercevoir une réflexion proposée par l’auteur sur le monde, ses enjeux, le bien et le mal dont les limites ne sont pas si distinctes que l’on pourrait le penser parfois.
J.R.R. Tolkien et C. S. Lewis (auteur notamment de Narnia) étaient contemporains et de très grands amis. Chrétiens tous les deux, ils comprenaient leur don pour les mots comme un moyen d’évangéliser ou encore d’interpeller le monde. L’un était favorable à une écriture explicitement chrétienne, l’autre préférait utiliser « le monde des contes de fées et leur imaginaire » pour parler de l’indicible.
Frodon était-il une figure christique ? Son périple était-il ce que Tolkien imaginait de la vie d’un croyant ? L’anneau était-il le symbole du péché ou une métaphore des dernières technologies mortelles ? Nul ne sait vraiment et Tolkien s’amusait de voir les uns et les autres s’interroger, pensant que finalement, sa mission était accomplie puisqu’on utilisait son épopée pour réfléchir au monde…
Et pourquoi ne pas retenter cette réflexion aujourd’hui ? Une échappée dans un monde de fantaisie pour voir notre monde sous un autre angle, ça vous dirait ?
Pour les anglophones qui souhaiteraient découvrir un peu plus C.S. Lewis et J.R.R Tolkien, voici le lien vers le cours de Ryan Reeves (professeur associé en Histoire de la Théologie, au séminaire Gordon-Conwell, Jacksonville) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLRgREWf4NFWYkdjziCtks-Gws5YIdN0Fi
Emeline Daudé, le 21 avril 2020