La ruche n’est pas un truc-muche ! C’est une merveilleuse maison parfaitement organisée, « plantée » c’est le cas de le dire, au milieu des fleurs dans les prairies ou les clairières des bois. La ruche c’est un mouvement perpétuel et, en même temps, c’est le berceau de cire alvéolé de quantités de bébés larves à nourrir inlassablement.
C’est aussi un palais pour une reine résolument tournée vers l’avenir puisque tout en régnant, son rôle est de pondre et d’engendrer….Mouvement, murmure et bourdonnement, parfum de mille miels variés suivant les fleurs visitées….
Peuple en vol et peuple fixé, les abeilles dansent en travaillant, s’orientant et communiquant pour se rassembler dans leur ruche qu’elles défendent et qui les protège. Tout contribue au bien commun. Leur activité n’est pas favorable à leur seule ruche ( j’allais écrire « à leur seule paroisse » !). Les abeilles rayonnent et font bénéficier les autres, beaucoup d’autres, de bienfaits innombrables.
De sa naissance à sa mort, l’ouvrière aura à faire toutes les tâches de nettoyeuse, nourrice, bâtisseuse, gardienne, butineuse. J’apprends aussi que l’abeille était pourvue d’un « jabot social » ! Je n’invente rien, c’est le terme scientifique d’un deuxième estomac qui va entr’autres lui permettre de structurer ses communications. Sommes-nous tous pourvus de la même manière ? Il y aurait bien de la place, pour beaucoup d’entre nous, pour un deuxième estomac ! Il est vrai qu’on dit de quelqu’un qu’il a de l’estomac quand il sait encaisser les coups. Avons-nous de l’estomac ?
Mais revenons à nos moutons, à nos moutons-abeilles (pour ceux qui connaissent l’étymologie du Mas des Abeilles).
Je m’extasie sur la ruche des abeilles en pensant que ce pourrait être un modèle pour notre Mas-Ruche bien nommé et bien aimé.
Oui, nous pourrions nous en inspirer…car nos ruches sont souvent branlantes, échevelées, attaquées par la teigne, ce qui nous rend « teigneux ». Pourtant (en principe et en réalité ?) nous faisons notre miel de n’importe quelle rencontre avec des fleurs, fleurs mellifères ou pas. Nous savons rafistoler tant bien que mal ce qui se détériore, s’affaisse, se ruine….Nous essaimons quand c’est possible ou nécessaire.
Nous nous posons des questions, nous discutons les ordres, nous nous rebellons s’il le faut, nous construisons du nouveau, nous nous adaptons au changement, nous accueillons l’inattendu, la fantaisie, l’art….
Nous prenons la main de l’étranger, du démuni, du samaritain du bord du chemin. Notre miel quotidien c’est de la manne. C’est la grâce d’un Dieu qui relève. Il existe aussi des abeilles solitaires et nous nous y intéressons.
Et maintenant, au travail ! Nous faisons le poids : 0,1 gramme soit 5 grains de riz ! Ouvrons nos 5 yeux (3 simples et 2 composés) et repérons les fleurs également avec notre odorat dans nos antennes,
goûtons avec nos pièces buccales dont notre longue langue. Mettons nos mains à la pâte avec nos 6 pattes munies de griffes et de ventouses et n’oublions jamais que nous avons des ailes ( 200 battements par seconde pour une vitesse de 50 à l’heure, ou pour les ventilateuses- mistral du sud-est).
Avec tous ces dons attribués par Dieu, accomplissons nos tâches de butineuses, nettoyeuses, gardiennes, bâtisseuses (j’ai failli écrire baptisseuse !), nourrices, ouvrières avec Dieu ( 1 Co 3,9).
Et les faux bourdons ? Pour une fois, il a fallu tout écrire au féminin, ce qui est très inhabituel. Mais qu’ils se rassurent, les faux bourdons sont indispensables aux abeilles !
Eliane Diény, février 2022
Dans la Ruche du Mas des abeilles, le caté s’organise en plusieurs groupes :
-les Pollen (6-9ans)
-les Nectar (10-11ans)
-et les Bourdon (12-14ans)