Vœux Inter Religieux aux nîmois pour 2022
Présentés par le pasteur Muller au nom du comité Inter Religieux.
La crise pandémique que nos concitoyens traversent depuis près de 2
ans a interrompu ou altéré le cours de bien d’activités, de rencontres,
d’occasions de partages et d’échanges.
Elle est venue souligner les écarts entre les diverses couches de la
population. Elle a mis le doigt sur nos fragilités et précarités. Elle a mis
sous nos yeux les difficultés et l’état de notre planète.
Ainsi bien de nos concitoyens, déjà en difficulté, ont vu s’accentuer
leur éloignement des lieux et réseaux collectifs de vie sociale et ont vu se
renforcer leur isolement, pendant que des personnes jusque là bien
intégrées dans la vie collective ont pu avoir le sentiment de décrocher et
risquer eux-mêmes ce repli et cet isolement.
Les méfiances ont pu, ça et là, s’accroître, et prendre une place
disproportionnée dans nos existences.
Pourtant, nous sommes témoins, dans ce chaos qui nous fragilise, de
l’irruption forte d’un désir et d’un élan de Fraternité, de l’expression du
besoin que l’on éprouve de l’autre, et nous tenons ces aspirations comme
des indicateurs positifs, porteurs d’espérance.
Il y a quelques années, lors de Vœux pour l’année, semblable à celui
de ce jour, notre Comité insistait sur le fait qu’il ne s’agit pas d’invoquer ou
de vouloir le « vivre ensemble », mais qu’il fallait oser et vouloir
« construire ensemble ».
L’expérience de la rencontre Inter Religieuse est de notre part un
engagement résolu, car nous avons, chacun à notre manière, cette
conviction que les sources qui nous nourrissent spirituellement nous
portent vers les autres au lieu de nous faire nous affronter.
Il ne s’agit pas seulement de « tolérer » l’autre, différent : il s’agit
d’exprimer notre reconnaissance mutuelle.
L’autre n’est pas un « problème » à ménager pour avoir la tranquillité.
L’autre, différent, est un frère ou une sœur dont j’ai besoin pour vivre
et construire la cité où je vis.
Si l’avenir est à la Fraternité – et c’est notre conviction -, nous
sommes ensemble assurés d’une chose que nous voulons partager avec
vous, représentants des institutions de la République, des associations, ces
corps vivants de la cité, vous, membres de nos communautés religieuses,
et nous appuirons nos vœux pour 2022 sur cette proposition :
« On se connaît quand on se parle ! »
On se connaît et se découvre, quand on prend le risque de se parler de
façon ouverte et confiante.
Nos histoires religieuses sont souvent connues ou citées comme des
sources de conflits. Et ce fut hélas souvent vrai !
Mais nous voulons en témoigner devant vous : le dialogue, l’échange
ne sont pas un abandon de soi-même mais une découverte riche de ce que
nous pouvons mettre en partage pour construire ensemble la vie de notre
ville et son agglomération.
Un temps ouvert à la confiance en l’autre, le différent !
On se connaît quand on se parle !
C’est par et avec cette conviction que nous vous adressons
nos vœux les meilleurs pour l’année 2022.