Une 2ème vie : pourquoi ?
Difficile de trouver dans la bible un verset, un proverbe un psaume qui donnerait une justification théologique à la création d’un atelier deuxième vie. J’ai eu beau chercher et rechercher dans une table pastorale de la bible un texte qui y ferait ne serait-ce qu’une simple allusion, je n’ai rien vu. Peut-être en existe-t-il un, mais je ne l’ai pas trouvé. Sans doute est-ce parce que je ne suis pas théologien, mais après tout, qu’importe !
Cependant, si comme le dit Olivier Abel dans la préface du petit livre édité sous la direction de Jean-Philippe Barbe « Crise écologique et sauvegarde de la création » : « l’être humain n’est en rien le centre du monde, mais du point de vue éthique il accepte une responsabilité centrale : non comme un être qui aurait par dignité ontologique tous les « droits », mais comme un être dont les devoirs envers autrui, envers les animaux et envers les choses mêmes, excèdent les droits », alors peut-être trouvons-nous là une justification à la mise en place de ce type d’atelier.
En effet de quoi s’agit-il sinon d’affirmer que tout ce qui existe et, dans ce cas précis ce qui est produit par la main de l’homme, doit être considéré avec un minimum de respect, non seulement pour l’objet qu’il est, mais au delà de lui pour celles ou ceux qui l’ont produit ainsi que pour la matière dont il a été tiré. Tout cela nous a été donné ou confié et nous en sommes responsables.
C’est en quelque sorte à la fois une marque de respect pour la création, mais également pour la poursuite de cette œuvre créatrice de Dieu qu’Il nous a confié si l’on en croit les textes de la Genèse. C’est également une façon de s’inscrire dans cette affirmation qui veut que la vie soit supérieure à la mort et que même si la finalité de toute chose est de retourner à la poussière, la vie ait plus d’un tour dans son sac pour rebondir, nous étonner et nous émerveiller.
Alors oui, ce geste simple qui consiste à considérer que cet objet qui semble avoir perdu toute utilité peut encore servir et nous réjouir, n’est-ce pas finalement un bel hymne à la vie et à l’espérance ?
Bernard CAVALIER