Parole Bleue 10

Comment, chaque matin, bien enfiler son vêtement ?

2 Corinthiens 4, 16 à  5,10

C’est pourquoi nous ne sommes pas découragés. Et même si notre corps s’use petit à petit, ce qui est au fond de nous devient chaque jour nouveau. Oui, nos souffrances actuelles sont légères et durent peu de temps, mais elles nous préparent une gloire extraordinaire. Cette gloire dure toujours et elle est beaucoup plus grande que nos souffrances. Nous, nous ne cherchons pas ce qu’on peut voir, nous cherchons les choses qu’on ne voit pas. En effet, ce qu’on peut voir ne dure pas longtemps, mais les choses qu’on ne voit pas durent toujours. Sur la terre, nous habitons dans un corps. Il est comme une tente qui sera détruite un jour. Mais nous le savons, dans les cieux, nous avons une maison qui dure toujours. C’est Dieu qui l’a faite, ce ne sont pas les hommes. Et maintenant, nous gémissons, nous cherchons de toutes nos forces à mettre sur nous cet autre vêtement, notre maison du ciel.
En effet, si cette maison du ciel nous couvre, Dieu ne nous trouvera pas nus. Pendant que nous habitons notre tente de la terre, nous gémissons comme sous une charge trop lourde. C’est vrai, nous ne voulons pas quitter notre corps. Mais nous voulons mettre sur lui le vêtement du ciel pour que la vie transforme ce qui doit mourir. Celui qui nous a préparés pour cette vie-là, c’est Dieu. Il nous a donné l’Esprit Saint, comme première part des biens que nous allons recevoir de lui.

En ces temps de pandémie, grippe saisonnière et entrée progressive dans les langueurs de l’hiver, nos corps et nos âmes (notre psyché) nous rappellent chaque matin notre finitude et notre fragilité, notre condition d’humains. Les réveils sont moins faciles et la couette douillette nous retient !

Même s’il convient de tenir compte du contexte de l’apôtre Paul qui parle au chapitre 4 de cette épître aux Corinthiens des tribulations qu’il traverse dans sa vocation de proclamation de l’Évangile, ou de faire la proportion entre les petits et les grands tracas que les uns et les autres nous traversons, il n’en demeure pas moins que l’exhortation de l’apôtre à être pleins de courage s’adresse aussi à chacun d’entre nous pour aujourd’hui.

« Voyez : le Père nous aime tellement qu’il nous appelle ses enfants, et c’est vrai, nous sommes ses enfants ! », rappelle la première épître de Jean 3, 1.

Par amour, le Père prend en considération nos tracas du quotidien, notre condition physique et nos états d’âme. Il connaît cette tension, qui est celle de la foi dans ce que l’on ne voit pas encore, entre « la tente de notre corps » sur cette terre et l’attente du « vêtement du ciel ».

Or, comme l’apôtre, nous voulons mettre sur notre corps et nos émotions terrestres ce « vêtement du ciel » pour que « la vie transforme ce qui doit mourir », afin de vivre dès aujourd’hui les prémisses des biens à venir. Nous ne sommes pas seuls, le Saint-Esprit est déjà avec chacun de nous au quotidien, à souffler à l’oreille de notre cœur chaque matin combien le Père nous aime en Jésus-Christ.

Ainsi, nous pouvons dire avec l’apôtre, dès notre réveil :

« Ce qui est au fond de nous devient chaque jour nouveau » et enfiler comme lui « cet autre vêtement, notre maison du ciel ».

 

Christian Dupont, le 27 novembre 2020.