Ça fait des années que j’accompagne des groupes d’enfants pour monter un petit spectacle de Noël, et chaque année, cela suscite bien des émotions – stress, amusement, joie, tendresse….
Mais, là, je peux dire que, pour la première fois, j’ai vraiment été très touchée, émue par la qualité de présence et l’intériorité de ces enfants et de ces jeunes ; par la façon qu’ils ont eue d’habiter leur texte et d’embarquer avec eux toute l’assemblée.
Intériorité favorisée peut-être par notre parti pris de dépouillement de la mise en scène, aussi bien du décor que des costumes ou des « effets » ; sans doute aussi grâce au support de la guitare de Thalès qui accompagnait les silences.
C’est dans un conte que les plus jeunes nous ont entraînés avec l’histoire d’autres rois mages, quatre ou même cinq, pourquoi pas, puisque seule la tradition nous dit qu’ils sont trois à partir à la recherche du petit roi qui vient de naître. Avec ces rois-là, ni or, ni encens, ni myrrhe à la crèche mais des rois eux-mêmes dépouillés de leurs cadeaux tout au long du chemin pour vivre une fraternité en actes.
Dans un même temps, les ados du caté plantaient le décor en peinture sur scène, puis nous offraient le beau texte de Christian Bobin, « l’homme qui marche » comme réflexion sur la royauté du Christ.
Notre célébration a aussi laissé cette année une place toute particulière à l’accueil de « la lumière de Bethléem » qu’un groupe est allé le matin même chercher à la paroisse catholique voisine, cette petite flamme porteuse d’une actualité brûlante a alimenté chacun des cierges offerts à l’assemblée en signe de cette vive espérance de Noël.
Hélène Garrel, 17 décembre 2023