La « Lumière de la Paix de Bethléem » a donné rendez-vous aux marcheurs à l’église de Bouillargues en cet fin d’après -midi du mardi 18 décembre 2018. Une lumière que les Scouts sont allés chercher à Nîmes. Dimanche, elle était encore à Montpellier. Une quarantaine de personnes s’est retrouvée d’abord sur le parvis de l’église , puis à l’intérieur, pour s’accueillir mutuellement, chanter la paix et se préparer ensemble à démarrer la marche.
Une fois n’est pas coutume : la lumière transportée n’est pas une bougie cette année mais …une lampe -tempête. Voulu ou non, c’est un signe qui parle, une semaine jour pour jour après l’attentat de Strasbourg. En cette fin d’année 2018 marquée par la colère sociale, l’inquiétude de l’avenir, dans un monde qui piétine la paix et le climat, c’est bien une espérance contre vents et marées qu’il faut porter et diffuser, une lumière capable de traverser les tempêtes qui malmènent notre humanité commune.
Moussa, imam de Montfrin, est là, fidèle au rendez-vous. Il soupire : « et nous y revoilà, avec ce qui vient de se passer … » La peine se lit derrière son sourire lumineux et doux. Dans l’église, les prise de paroles de succèdent à la chaire. Parole des Scouts, des amitiés judéo-chrétiennes, des protestants de St Gilles, de Nîmes, de l’imam de Montfrin.
« La paix n’est pas donnée sur un plateau, c’est un travail, un travail constant, incessant », affirme l’imam.
« La paix se construit en nous et entre nous au fil du temps », renchérit le père Grégoire. Elle sera toujours une conquête sur nous-mêmes et une ouverture de cœur vers l’autre.
« La paix est une dynamique, explique la pasteure, à l’image du message de Noël. Elle ne se réduit pas à la crèche, elle suscite une véritable mise en mouvement et entraîne une énergie sans pareille : les bergers partent en courant vers Bethléem, les mages venus d’Orient, font des kilomètres , guidés par une lumière inédite. Puisse cette énergie se tourner vers la recherche active de la paix.
Des mains en papier s’échangent dans les rangs, chacune recouvertes du mot PAIX dans de multiples langues. Il faut bientôt se mettre en marche. La rencontre dans l’église se termine par un message d’envoi du père Grégoire : « ..nous avons à écouter la Parole de Dieu chez notre frère croyant ou pas pour discerner en lui une voie d’accès vers la paix. (…) Cette paix, nous avons « à la recevoir avec dignité et vérité. Elle sera acheminée vers d’autres communautés et d’autres hommes et femmes de bonne volonté.
Titia Es-Sbanti