A la fin du week-end un moment de culte rassemble tout ce monde qui est venu dans les montagnes pour prendre de l’air – un grand bol d’air bien frais – au milieu de la vie de chacun.e, qui ressemble parfois à un désert.
Oui, quand on marche dans le désert,
la route est difficile,
et la marche est fatigante.
Alors on cherche des oasis,
pour la fraîcheur et le repos ;
pour se désaltérer à l’eau de la source.
Il y a plein d’oasis différentes dans nos vies – au moins je l’espère !
Les oasis réellement existants sont des lieux que les humains ont aménagés, au désert, là où il a une source d’eau. Ce sont des lieux de vie : d’une pour une population sédentaire, aménagé pour l’agriculture, avec des palmiers, des arbres fruitiers, du maraîchage.
Ce sont aussi des relais pour les nomades qui passent : lieux de commerce, où on vend des produits et on fait le plein de ce qu’il faut pour continuer la route : eau, dattes, sel, céréales et encore. Aussi, des lieux de repos pour les nomades, leur chameaux ou dromadaires, et aussi pour les migrants sur leurs routes. Les oasis – des vraies plaques tournantes de la vie – lieu d’accueil et d’hospitalité.
Dans la Bible, on raconte pas mal d’histoires qui se passent dans les oasis. Une de ces histoires raconte, comment Abraham, l’ancêtre, a accueilli des voyageurs au milieu du désert, au pieds des chênes de Mamré. Grâce à son hospitalité, le désert s’est changé en oasis, et il y a reçu un message plein de promesses de vie : l’annonce d’un fils, qui permettra de faire vivre sa lignée dans l’avenir, nombreuse comme les étoiles dans le ciel et les grains de sables dans le désert. Abraham a accueilli les voyageurs dans un esprit d’hospitalité – un devoir vital dans l’orient, car si on trouve pas l’hospitalité au désert, on meurt tout simplement. Mais pratiquer l’hospitalité, par désir ou devoir, peut prévoir des surprises. Ainsi dit la Bible, dans un verset que j’aime beaucoup : « Pratiquez l’hospitalité ; car en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges » (Hébreux 13,2).
J’aime ce verset parce que d’habitude, on pense que l’hospitalité est au bénéfice de celui qui a besoin d’eau, de nourriture et d’abri. Là, c’est l’inverse : c’est celui qui reçoit qui trouve la surprise de ‘loger des anges’. C’est là toute la magie de l’hospitalité – je pense donner, mais – quelle surprise – je reçois !
Le mot hôte le souligne bien : il est double : l’hôte est à la fois celui qui reçoit et celui qui est reçu. C’est un peu magique, mais c’est tellement vrai – et quel bonheur quand l’accueillant et l’accueilli trouvent l’hospitalité dans la grâce de la rencontre !
C’est ce que les ‘voyageurs de Nîmes’ sont venus chercher à la Bécède – et j’ose croire que nous l’avons trouvé, grâce à Dieu qui non seulement était déjà là pour nous accueillir mais qui nous a fait la grâce de nous ressourcer ensemble pendant ces deux jours.
Amen
Iris Reuter
Pour retrouver le WE à la Bécède : https://nimes-eglise-protestante-unie.fr/loasis/