Voilà une expression qui a trouvé sa place dans notre vie actuelle. Serions-nous habitués à l’entendre et en passe de devenir des caméléons ? Les événements qui s’y rattachent sont malheureusement de moins en moins exceptionnels : canicules, tempêtes, cyclones, épisodes cévenols… Cela nous alerte t-il encore, et si oui, de quelle manière ?
Il n’y a pas que le rouge : nous avons inventé toute une gamme de couleurs. L’alerte jaune indique que le danger est encore imprécis, l’alerte orange annonce un danger dans les 24 heures, et l’alerte rouge un danger imminent. Pour les cyclones, nous avons, depuis l’été 2022, l’alerte violette, indiquant que les vents au cœur du phénomène sont supérieurs à 200 km/h et qu’il est impératif de se confiner.
Il n’y a pas que la météo, il y a aussi le code de la route. Celui-là au moins, est discipliné : le feu est rouge, orange ou vert, c’est simple et clair. Enfin, ça dépend pour qui… Nous avons souvent un sentiment de toute-puissance dans nos cabines à roulettes, et parfois nous voyons rouge lorsque le feu tarde à passer au vert.
D’une manière générale, le rouge annonce rarement de bonnes nouvelles. Voyez le rouge des dépassements budgétaires, des crises sanitaires ou climatiques : on dit alors que « tous les voyants sont au rouge ». Cela nous fait-il bouger pour autant ?
Il n’y a pas que les alertes, il y a aussi les vigilances. Oui mais entre alerte jaune et vigilance orange, cherchez la différence !
C’est qu’on les cherche, les mots agissants, les mots capables de démultiplier notre sens de la responsabilité personnelle et collective et de changer nos mentalités !
Venons-en à l’actualité : elle nous donne de quoi broyer du noir , car le monde dans lequel nous vivons, avec ses guerres, ses folies et ses destructions nous en fait voir de toutes les couleurs, au près comme au loin. De quoi être rouge de honte. Décidément, l’époque de la surnommée « planète bleue » semble bien loin…Et pour ajouter à la morosité ambiante : connaissez-vous l’application ‘météo’ de vos portables ? Sur le mien, je lis tous les jours la même chose pour Nîmes : Dégradée. La qualité de l’air est la même qu’hier à peu près à la même heure. Bonjour l’ambiance pour commencer la journée !
En attendant, combien d’alertes et de vigilances de toutes sortes faudra t-il encore lancer pour faire bouger les lignes et espérer un changement en profondeur ? Sommes-nous condamnés à avoir une peur bleue de l’avenir ? Je garde en mémoire ce verset biblique choisi par une catéchumène à l’occasion de son baptême : «Montrez par vos actes que vous avez changé de mentalité ».(Mat 3, 8). Puisse t-il nous guider !
Les jeunes générations n’ont pas attendu qu’on leur donne le feu vert pour exprimer leur colère, mais aussi le refus de la résignation. « Le réel n’est pas un musée, et nous ne voulons pas nous satisfaire de toucher le monde avec les yeux. Nous voulons le prendre à bras le corps et nous salir les mains (… ) nous voulons, fragilement, faire et prendre part. » (1)
Pour cette année 2024-25, le fil rouge des « samedis caté » au Mas des abeilles aura la couleur de l’arc-en-ciel et avec les enfants, nous tâcherons de découvrir, à travers des récits bibliques et des témoins, quelle pourrait être la couleur de l’Espérance enracinée en Jésus -Christ.
Titia Es-Sbanti
Editorial du bulletin paroissial CONTACT, Automne 2024
(1)extraits de : La nuit est encore jeune », 2017, collectif Catastrophe, paroles de jeunes artistes .