23 décembre : l’ultime attente.
Elle attendait, Marie. Elle attendait depuis des mois que s’accomplisse en elle la parole de l’ange, la promesse de Dieu.
Elle observait son corps, visitait sa famille en quête de conseils pour la naissance, elle priait aussi, poursuivant dans son tête-à-tête avec Dieu le chant de louange du Magnificat.
Ils attendaient, en Palestine, ceux qui avaient lu les Écritures. Siméon, qui guettait un signe lui désignant le Messie ; il le reçut lorsque Joseph et Marie entrèrent dans le Temple pour y présenter l’enfant : « Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur aller en paix, car mes yeux ont vu ton salut ». Jean le Baptiste, aussi, qui « préparait les chemins du Seigneur » : il aura la révélation attendue un peu plus tard, lorsque Jésus, devenu adulte, se présentera à lui pour être baptisé.
Ils attendaient, au loin, les « mages », et ils s’étaient mis en route. « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile en Orient ». Ils ont suivi l’étoile et se sont arrêtés juste devant l’étable. L’enfant était là.
Et nous, nous attendons depuis le 29 novembre que l’Avent fasse place à Noël. Demain soir, après-demain, l’attente sera comblée. C’est tout le sens de ce qu’on appelle l’année liturgique, ce chemin que nous suivons pas à pas, de fête en fête : inscrire dans la réalité du temps vécu, et même dans la réalité de nos émotions, les grandes notions théologiques. L’incarnation, Dieu fait homme, c’est bouleversant. Ça se vit le jour de Noël dans la lumière du sapin, de la crèche et de tout ce qu’il y a autour. Mais ça se vit aussi avant, dans l’attente qui nous travaille, qui fait son œuvre tout au fond de l’âme.
Toutes ces attentes se rejoignent autour de Noël. Car l’attente est tension (les deux mots ont la même racine) vers un but, un point à l’horizon. Elle est plus spécifique que l’espérance, qui diffuse sa lumière dans une sorte de halo. Du côté de l’homme, les deux sont liées, attente et espérance, avec une troisième compagne : la confiance. Et du côté de Dieu, elles ont un pendant : la promesse. Autant de mots – féminins ! – qui disent et tissent le lien entre Dieu et l’homme et dont Marie est le plus bel accomplissement.
Alors, ce 23 décembre, cette ultime attente, vivons-les dans la confiance et dans l’espérance « qui ne trompe pas ».
Sylvie Franchet d’Espèrey, Nîmes, le 23 décembre 2020
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La date du 25 décembre (ou de la nuit du 24 au 25) pour la naissance de Jésus, fixée probablement au IVe siècle, est conventionnelle.
Luc 1, 40-55.
Luc 2, 22-32.
Marc 1, 1-11.
Matthieu 2, 2.
Romains 5, 5.