PAROLE BLEUE 1 -Semée en terre confinée

Parole semée en terre confinée :

Le 30 mai, c’était moi qui vous ai adressé la dernière « parole du jour », alors que le déconfinement était déjà en cours. Aujourd’hui j’ouvre cette nouvelle série pour nourrir le re-confinement avec nos pensées, nos méditations, nos billets d’humeur. Ce confinement de la deuxième vague n’est pas la répétition du premier. Bien  qu’il soit (encore ?) allégé par rapport à celui de mars, j’ai l’impression qu’il est pour beaucoup de personnes plus dur à vivre : le temps d’automne avec sa grisaille n’aident pas à supporter la solitude, l’inquiétude existentielle est renforcée pour ceux et celles qui voient leur vie matérielles déjà fragilisée par le confinement précédent, les attentats alimentent la méfiance et les peurs existantes. Les sondages confirment que la confiance dans l’avenir est mise à mal. (1)

Il me semble tout d’abord important d’accueillir, aussi dans son for intérieur, toutes ces émotions/ressentis sans les étouffer et sans les juger. C’est ainsi seulement qu’on peut ouvrir un espace intérieur pour accueillir une parole qui nous vient d’ailleurs, qui nous vient de loin à travers le temps et l’espace. Au moins, c’est ainsi que Jésus a procédé avec ses auditeurs et auditrices : accueillir chacun.e sans juger sachant que sa parole résonne différemment selon le vécu et la personnalité individuels . On pourrait dire aussi, qu’il a semé sa parole pour qu’elle s’enracine dans la terre intérieure de chacun.e : pas d’interprétation unique, certifiée, mais parole qui sème, s’enracine, grandit en fruit ou en fleur ou bien sèche avant qu’elle arrivé à maturité. (2)

Ce dimanche j’avais prévu de réunir l’assemblée autour de la parabole de Jésus qui dit : « Le royaume des cieux ressemble à un trésor caché dans un champ. Quelqu’un le trouve et le cache de nouveau. Il est si heureux, qu’il va vendre tout ce qu’il possède et achète ce champ. Le royaume des cieux ressemble encore à un marchand qui cherche de belles perles. Quand il a trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle » (Matthieu 13, 44-46). Voilà une parole qui scintille et ouvre plein de pistes d’interprétation : elle parle de découvertes inattendues, du fruit d’une recherche, du discernement de l’essentiel, de la perspicacité, de la joie, de choix qui impliquent des renoncements et bien d’autres facettes encore. (3)

L’agriculteur qui laboure son champ et le marchand des perles se ressemblent dans leur détermination à renoncer à tout pour gagner le trésor ou la perle de grand prix, bien que leur démarche initiale soit différente : quand nous avons parlé de cette parabole en réunion de rencontre biblique en octobre, les participants ont identifié le trésor et la perle comme un symbole de la foi: parfois elle ressemble à une découverte inattendue sans même présupposer une recherche, comme pour l’agriculteur, parfois elle est le fruit d’une recherche comme pour le marchand. Cela résonne en ces temps où la confiance – autre traduction du mot foi – semble une perle rare : parfois elle nous tombe dessus dans un moment de grâce envers et malgré tout. On comprend alors la joie profonde de celui qui découvre un trésor. Parfois il faut la chercher encore et encore, comme me l’a dit un paroissien âgé et vivant une période difficile: « on sait où est la source, mais parfois on a du mal à la chercher ! La confiance va et elle vient, tu sais ». Oui, je sais, je lui ai répondu, parce que je partage cette expérience. Je sais aussi que d’une manière ou d’une autre, la confiance est don – inespéré ou recherché. (4)

Et je me dis que ces temps-ci , je veux encore humblement retourner ma terre intérieure, ma terre automnale, ma terre confinée, ma terre réboussière, ma terre désireuse de sens pour qu’elle puisse être une terre d’accueil pour la foi qui engendre les fruits, la confiance et la paix en premier lieu. A Dieu le reste – il sait ce dont chacun.e de nous a besoin !

Iris Reuter, 6 novembre 2020

 

 

PAROLES  BLEUES

Avec ce temps de reconfinement nous sommes à nouveau privé.e.s de nous réunir en présentiel pour les temps de culte et toute autre activité d’Eglise. C’est douloureux à vivre, d’autant plus que nous ne savons pas encore jusqu’à quand cela va durer. Pourtant nous ne voulons pas nous résigner au silence, mais chercher d’autres moyens pour nourrir notre foi, nos réflexions et entretenir le lien avec vous.
Les « paroles bleues »  paraitront  trois fois par semaine :   lundis, mercredi et vendredi.

Tous les dimanches à 10 h 30 et par podcast (lien), vous pouvez écouter le culte sur les ondes de Radio Alliance +, 103.1 FM.

Vos pasteur.e.s restent évidemment à votre écoute et à votre disposition par téléphone !
https://nimes-eglise-protestante-unie.fr/accueil/pasteurs/

Dans ces temps difficiles, laissons-nous murmurer à l’oreille cette parole biblique :  « Fortifie toi et prends courage! »
Bien fraternellement au nom de la ‘Pastorale’ de Nîmes,

 Iris Reuter