No woman, no cry ! Toutes les femmes sont nos sœurs…
Ma chère sœur : ouf ! le plus dur est passé. Je me sens libérée. Non, non ! l’heure du déconfinement n’a pas encore sonné et je vais continuer mes petites sorties chronométrées dans la nature cévenole qui me donne à voir ses plus belles parures, plus belles encore que toutes les femmes du « Printemps » de Botticelli.
Si je me sens libérée et apaisée, c’est que pour moi, cette semaine de Pâques est un véritable chemin de croix. Jeudi : la trahison. Vendredi : l’assassinat. Samedi : le silence. Et même dimanche, il y a encore : l’absence ! Alors oui, il faut bien ce lundi pour me re-pauser, relire ces évènements et poser enfin mes propres espérances. Pourquoi ce pluriel ? Mon Espérance ! Il faut bien ce lundi pour que j’accepte de me laisser rencontrer par le VIVANT.
Mais toi, ma douce, comment te sens-tu aujourd’hui ? Ton calvaire a commencé bien avant cette semaine pascale. Pour toi, c’est la tumeur qui te ronge la tête. Pour l’une de nos sœurs, c’est la violence d’un homme que le confinement décuple. Pour celle-ci, l’enfermement carcéral. Pour celle-là, l’’isolement dans une Maison de retraite – malgré les bons soins et les paroles de réconfort du personnel aidant et soignant. Et pour cette autre, devoir surmonter la crise de nerfs dans un appartement de 50 m² avec trois gosses qui implosent, faute d’extérieur.
Ma toute belle, ne pleure pas : « No, woman, no cry » (* ). Ecoute – et vous toutes en souffrance, écoutez ! Elles [Marie, Marie et Salomé] entrèrent alors dans le tombeau ; elles virent là un jeune homme, assis à droite, qui portait un vêtement blanc, et elles furent effrayées. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ; il est ressuscité, il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Allez maintenant dire ceci à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit.” (Marc 16, 5-8).
Cette parole est aussi pour toi ma sœur chérie, pour vous toutes, femmes-sœurs. Ne soyons pas effrayées, remettons nos peurs à Dieu et rejoignons notre Galilée, c’est là que Jésus de Nazareth nous attend. Parce que la lettre le permet, je te serre tendrement contre mon cœur.
Sylvie VALETTE
(*) Bob Marley : « Non, femme, ne pleure pas »