Vivre la joie du partage

En temps, en talent ou en argent, l’offrande est nécessaire à la vie de l’Eglise !
Début février, le « culte familles » au centre-ville a réuni comme chaque mois les enfants de l’école biblique et du KT ainsi que leurs familles, cette fois autour du thème de l’offrande. Les jeunes nous l’ont montré en offrant lors du culte les fruits de leur séance d’école biblique et de KT : kaléidoscope du don pour les premiers, invention d’un sketch et d’un projet d’Eglise pour les seconds, voilà qui nous a fait reconsidérer notre rapport au don. Lorsque nous nous sentons sur-sollicités et que nous préférons au don le prêt temporaire, l’investissement ou du moins quelque chose de l’ordre du donnant-donnant, nous sommes en fait appelés à la reconnaissance gratuite les uns des autres et à vivre la joie du partage.

Un samedi par mois, l’école biblique et le KT se déroulent pour les paroisses du centre-ville à la Maison du Protestantisme. Cette fois-ci, nous avons abordé ensemble le thème ô combien épineux de notre rapport à l’argent et au don. Les jeunes s’en rendent bien compte : tout ce que nous avons nous est d’abord donné par Dieu – qu’il s’agisse des cadeaux de Noël qui sont arrivés sous notre sapin cet hiver, ou de la Création toute entière.
Faut-il pour autant se déposséder de tout ? Ce n’est pas ce que recommande l’apôtre Paul aux Corinthiens, à qui il semble cependant enjoindre de manifester sans se décourager une solidarité matérielle vis-à-vis des autres membres de l’Eglise universelle (2 Co 8). Comment supporter en effet que des frères et sœurs en Christ se trouvent dans le besoin ? L’amour envers Dieu et ses enfants conduit à la générosité : cette Terre qui nous est donnée, nous l’avons reçue en partage avec d’autres. Il ne s’agit pas de se départir du nécessaire mais bien d’accepter de laisser aller à d’autres ce qui nous est superflu pour l’instant. Pas si simple lorsque tant d’experts nous recommandent prudence, réserves et placements !

La scène de la multiplication des pains, racontée dans les 3 évangiles synoptiques (Marc, Matthieu et Luc), nous invite pourtant à une autre manière d’agir : détachant son regard des quelques objets disponibles pour nourrir une foule – 5 pains et 2 poissons pour environ 5000 familles, Jésus lève les yeux au ciel. Prière, bénédiction, partage.  Trois mots magiques pour que tout s’arrange, pour que chacun puisse continuer à se mettre à l’écoute de la Parole venue dans le monde ? « Donnez-leur vous-mêmes à manger », dit Jésus à ses disciples, avant de mettre lui-même en actes cette parole proposée.

Détacher un instant notre regard de ce qui ferait notre richesse ; lever les yeux vers Celui qui nous a tout donné ; trouver dans la prière la confiance nécessaire ; déjà une parole de reconnaissance jaillit pour ce qui est donné : bénédiction pour chacun et chacune, sans qu’aucun soit laissé de côté. Le partage alors coule de source et le repas, tiré des sacs, inattendu et hétéroclite, s’enrichit des saveurs de l’autre. C’est le meilleur des grands repas de paroisse. Rassasiés, on emporte les restes pour un partage nouveau, dans nos rues ou dans nos foyers ! Ni rituel de nos cultes, ni douloureuse dépossession, l’offrande est d’abord la joie du partage. Pour connaître cette joie, une seule solution : participez !

C.d.M.

Photo  : Affiche d’appel au don réalisée par les jeunes du KT le 1er février 2020