P comme parabole et pardon : c’était le fil conducteur de la séance de caté de novembre. Ce jour-là, les enfants ont eu rendez-vous avec la parabole dite du Fils prodigue (Luc 15), une histoire de famille nous invitant à diverses interprétations selon les points de vue : celui du père qui retrouve son fils perdu et qui efface tout. Celui du fils cadet qui finit par se remettre en question jusqu’à être prêt à s’effacer lui-même. Ou bien celui du fils aîné furieux contre son frère et qui refuse d’effacer quoi que de soit.

Pour mettre les enfants dans le bain, nous avons joué avec les symboles. Ainsi : à leur arrivée, les enfants sont tombés sur des mots sombres écrits dans le sable; ils ont dû les lire à haute voix puis souffler dessus afin de les effacer. Des mots tels que : jugé; accusé; insulté; humilié; exclus…

En enchaînant avec la découverte de la parabole, les plus jeunes ont joué et mimé les trois personnages : le père, le fils aîné et le fils cadet, afin de se mettre dans la peau de chacun et de mieux comprendre les émotions éprouvées par ces trois figures. L’amour inconditionnel du père de l’histoire a certes été relevé mais aussi la difficulté de pardonner quand on a été blessé et que l’on se sent victime d’une injustice.

La parabole ne raconte pas la fin et c’est tout à fait intéressant car cela a permis à chacun des enfants de s’interroger : comment l’histoire se termine t-elle ? Le père va t-il réussir à convaincre son fils aîné ? Celui-ci va t-il finalement accepter d’entrer dans la maison où se déroule la fête des retrouvailles pour le retour de son frère ? Le frère cadet va t-il prendre des initiatives ?
Les enfants n’ont pas manqué d’imagination pour inventer une suite – chacun à leur manière. J’en retiendrai une que j’ai trouvée particulièrement touchante : pour ne pas exclure le fils aîné qui refuse d’entrer, ce sont tous les autres dans la maison qui sortent pour aller faire la fête avec lui dehors !
La 2ème partie de l’après-midi a été marquée par le témoignage d’une invitée spéciale : Françoise Larribe. Enlevée avec son époux Daniel par des djihadistes au Niger il y a 12 ans, cette femme de foi a raconté l’épreuve de la captivité dans le désert et sa compassion à l’égard de leurs (très jeunes) geôliers. L’échange qui a suivi a été passionnant et émouvant et les enfants avaient beaucoup de questions.
Durant l’atelier créatif, les enfants qui le souhaitaient ont écrit le mot »pardon » sur un galet de leur choix.

Le culte qui a suivi s’est clôturé par une belle histoire d’amitié. Une histoire pour nous apprendre à écrire nos blessures sur le sable, là ou les vents du pardon peuvent l’effacer -et à graver nos joies sur une pierre.
Titia Es-Sbanti
