Les auteurs de la Bible n’étaient pas des protestants cévenols. La culture biblique des psaumes et des livres prophétiques est enracinée dans un esprit oriental et les sentiments, on ne les retient pas, bien au contraire. Même la nature explose de joie !
Ecoutez : « C’est dans la joie que vous quitterez votre vie d’exilés à Babylone, et c’est dans la paix que vous serez ramenés chez vous. Devant vous, montagnes et collines éclateront en cris de joie, et tous les arbres des campagnes battront des mains ». (Esaïe 55,12).
Et dans les psaumes : « Dites à tous les peuples : que le ciel se réjouisse,que la terre danse de joie, que la mer rugisse avec toutes ses richesses ! Que les champs soient en fête avec tout ce qui s’y trouve ! Que tous les arbres de la forêt crient de joie devant le Seigneur car il vient !» (Psaume 96).
Ça alors..mais depuis quand les arbres savent-ils danser, chanter, applaudir ?
Mais enfin, depuis que les humains sont poètes et musiciens ! Et la Bible n’est pas en reste..Ses porte-parole s’en donnent à coeur joie à travers des pages magnifiques, et chantent leurs louanges à Dieu à gorge déployée. Certains passages bibliques sont de vraies partitions musicales :comme des fugues de Bach, des hymnes à la joie, des flûtes enchantées, des gospel avant les Gospel et ainsi de suite..
D’ailleurs, quand j’entends que le ciel se réjouit, que la terre danse, que les champs sont en fête, et tous les arbres de la forêt crient de joie, j’ai l’impression d’assister à un feu d’artifice du Nouvel An ! Ce n’est peut-être pas très recueilli, mais que ça doit être beau à voir et à entendre…Quel défi immense pour nos Eglises aujourd’hui, quand on y pense..
Oui, comment parler à tous, satisfaire tous les gouts, accueillir tous les styles, faire plaisir aux anciens et aux jeunes…
Mais, au fait : Dieu, c’est quoi son style ?
En tous cas, on retrouve ce langage poétique de la Bible avec Jésus quand il raconte ses paraboles sur le semeur, le grain de moutarde, la semence qui pousse toute seule etc. Et puis, au-delà de la poésie et du pouvoir des mots, les arbres n’ont pas fini de nous surprendre !
Voyez les étonnantes découvertes scientifiques de ces dernières décennies : un auteur les a appelés «la vie secrète des arbres » dans un best-seller. Certes, ils n’ont pas pu dire encore si les arbres savaient faire la fête (!) , mais ils ont montré qu’ils pouvaient communiquer entre eux. Pas comme dans le film Avatar bien-sûr, mais à leur manière : c’est-à-dire qu’ ils peuvent échanger des informations entre eux, essentiellement grâce à leurs racines qui peuvent être extrêmement longues. Certains comparent les racines de ces grands arbres à la wifi. A travers elles, les arbres peuvent se connecter entre eux, alerter d’un danger, se défendre contre les attaques de certains insectes, de champignons parasites ou d’animaux prédateurs. Ils diffusent alors des odeurs chimiques qui les repoussent ..
Ainsi, quand une chenille attaque une feuille, l’arbre agressé émet un signal chimique qui passe soit dans l’air, soit par les filaments microscopiques au bout des racines qui peuvent brancher les arbres entre eux. Bref, les arbres ont leur wifi pour communiquer entre eux et même : la fibre !
« Béni soit celui qui met sa confiance dans le Seigneur et qui s’appuie sur lui.
Il ressemble à un arbre planté au bord de l’eau qui étend ses racines vers le ruisseau.Quand vient la chaleur, il n’a peur de rien, ses feuilles restent toujours vertes. Même une année de sécheresse ne l’inquiète pas, il porte toujours des fruits. »
Le prophète Jérémie nous parlait déjà de connection et communication, mais en relation avec Dieu. L’arbre est solide, luxuriant, bien planté, avec des racines qui le nourrissent abondamment et l’abreuvent dans l’eau. Par ces attributs, il nous interpelle sur le plan de notre foi : sommes- nous comme cet arbre-là ? où plaçons-nous notre confiance ? Où puisons-nous des ressources pour traverser la vie, pour faire face aux angoisses, pour trouver les forces nécessaires lorsque la sécheresse arrive ?
Par ses paroles, Jérémie nous appelle à nous demander comment nous rechargeons nos batteries. Pour nos portables,c’est facile : il suffit d’avoir un chargeur et de se brancher sur EDF, quand on est à plat, on se remet rapidement, sauf quand on cherche son chargeur comme on cherche ses clés !
Mais avec Dieu, c’est différent : le courant est toujours là, et si nous abandonnons parfois, Lui ne débranche jamais le contact. Si notre confiance est en Dieu, alors elle est inépuisable. Même si Dieu n’est pas visible, il est là, telle une source souterraine…
Jérémie le souligne à sa manière : de même qu’un arbre peut étendre ses racines pour atteindre l’eau, de même on peut chercher Dieu jusque dans les profondeurs de la vie et de notre cœur. Lui, la Source de paix et d’amour, peut nourrir l’être humain, l’aider à tenir debout, à garder un feuillage vert et accueillant, servant de refuge pour ceux qui en ont besoin…Oui, Dieu est cette Source qui permet de donner tous ces fruits : fruits d’amour, de paix, de joie, même en temps d’incertitudes comme l’époque que nous vivons.
Notre confiance en Dieu peut faire de nous l’un de ces arbres qui réjouit les yeux, le cœur et la vie de ceux qui s’y abritent ! J’ose croire que cette confiance est contagieuse, bien plus et bien mieux qu’un virus- et qu’elle laissera de belles empreintes derrière elle.
Comme le chante un vieux cantique : «Confie à Dieu ta route, Dieu sait ce qu’il te faut…»
J’ose croire aussi que cette confiance aidera nos enfants à devenir comme ces arbres, avec de beaux fruits et un feuillage abondant qui ne craindra ni la sécheresse ni l’inquiétude, ni la peur ni le manque parce que rien ne peut les séparer de l’amour de Dieu !
Extraits de la prédication à deux voix
Eric Galia et Titia Es-Sbanti.
pour le Samedi caté du 14/01/2023.
Culte caté intergénération.
Thème : « Comme un arbre..vous bondirez de joie »
Retrouvez l’animation de la journée caté :
https://nimes-eglise-protestante-unie.fr/un-cate-rockin-roll/