Chers amis, cher Claude Viallat, Madame l’adjointe au Maire,
Aujourd’hui est un jour à la fois solennel et joyeux. En effet notre culte se prolonge par l’inauguration d’une œuvre d’art. Ce n’est pas tous les jours que cela arrive. Oui, nous sommes rassemblés autour d’une œuvre de Claude Viallat, dont il a fait don à notre Église et pour ce lieu.
Claire Bastide vient de nous le raconter, s’il y a ici, à l’entrée du Grand Temple, cette grande et belle toile, c’est qu’à l’origine, il y a eu – pas très loin d’ici – une rencontre. Une rencontre suivie de beaucoup d’autres, qui ont noué une relation, une proximité avec Claude Viallat, mais aussi avec sa famille et ses amis… et tout cela a abouti à la présence de cette œuvre, là, devant nos yeux. Un bel exemple de la vie à Nîmes, au quotidien ; un bel exemple des surprises qu’elle nous réserve ; un bel exemple aussi de la simplicité et de la générosité d’un grand artiste.
Mais il y a autre chose, et cette chose, c’est la beauté. La beauté élève l’âme. Elle a donc toute sa place à l’entrée d’un temple. Oh, je le sais, on dit et on répète que les protestants sont austères – ce n’est pas vrai. Ce qui est vrai, en revanche, c’est qu’ils ont le goût de la simplicité, et même de la sobriété, ce qui est plutôt dans l’air du temps. Et tout cela n’empêche ni la beauté ni la joie.
Et quelle joie dans cette toile à la fois « ordinaire » et extraordinaire, celle d’un parasol, qui devient un tableau, par le miracle de la création. L’art transforme l’ordinaire en beauté. La beauté dans la simplicité, l’harmonie, mais aussi la puissance de cette grande toile, dans laquelle on a envie d’entrer, de se laisser envelopper. Répartis dans les quatre grandes zones du support originel, le parasol, il y a tout un peuple de ces motifs répétés, qui vous sont chers et qui nous appellent – ou qui nous apaisent, c’est selon l’humeur de celui ou celle qui regarde. Et puis au milieu, regardez bien, il y a un trou, le trou du mât du parasol, mais qui devient le trou de tous les possibles, de tous les appels : vers le ciel, vers la liberté, vers Dieu, peut-être.
Alors, au nom de l’Église protestante unie de Nîmes, je vous adresse, cher Claude Viallat, mes remerciements les plus chaleureux. Nous avons bien de la chance d’avoir un ami tel que vous et de pouvoir offrir aux regards de ceux qui entrent dans ce temple un moment de grâce. Merci !
Sylvie Franchet d’Esperey, présidente du conseil presbytéral de Nîmes
Message d’inauguration devant le Grand Temple, le 16 octobre 2022