Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même.
Comment pourrais-je rencontrer et aimer les autres si je ne m’aime pas ?
Seigneur, toi qui m’aimes telle que je suis et non telle que je me rêve,
aide-moi à accepter ma condition d’être limitée mais appelée à dépasser cela.
Apprends-moi à vivre avec mes ombres et mes lumières,
mes douceurs et mes colères,
mes rires, mes larmes,
mes erreurs et mes douleurs,
mon passé et mon présent.
Seigneur, offre-moi de m’aimer comme tu m’aimes.
Donne-moi le courage et la force de sortir de moi-même,
Redis-moi que tout est possible à celui qui croit,
Redis-moi que chaque jour je peux vivre
dans la lumière de ton regard et de ta parole.
Amen.
J’ai découvert cette prière, il y a quelques années, lors d’une visite auprès de la famille de Micheline Mann pour préparer ses funérailles. Miche avait écrit cette prière dans un cahier qui en gardait les traces d’une lecture fréquente car il s’ouvrait spontanément à cette page. Il y a quelques jours, j’ai accompagné mon frère aîné dans ses derniers instants à l’hôpital. En préparant le service funèbre, cette prière est revenue à ma mémoire tant elle répondait aux tensions familiales que la mort de mon frère faisaient ressurgir. J’avais choisi le texte de l’Evangile de Luc 6 où Jésus parle de paille et de poutre. « Comment peux-tu dire à ton frère ou à ta sœur : “Laisse-moi enlever cette paille qui est dans ton œil”, toi qui ne vois même pas la poutre qui est dans le tien ? ». Et cette prière venait compléter ma méditation qui se terminait ainsi : « Confions nos poutres à Celui qui peut les porter comme s’il s’agissait d’un brin de paille, et nous pourrons alors regarder nos frères et nos sœurs et nous regarder nous- même avec bienveillance, avec compassion, et – qui sait – avec amour ! ».
Sylvie Valette, 3 mars 2022- Prière du jeudi n° 24