Du cinéma au café croissants … un culte différent !

Quand la foi et le cinéma croisent leurs regards….

Décorées de bobines de films et de branches d’olivier, les tables ont accueilli et conquis l’assistance venue nombreuse participer à ce culte différent. Chacun était invité à discuter sur le lien qu’on peut établir entre foi chrétienne et cinéma.

Est- ce qu’un film peut m’interpeller dans ma vie, mes convictions, mes croyances ? Comment la foi peut- elle changer, éclairer, déterminer mon regard sur le monde ?

La carte d’adhérent à un groupe de cinéphiles n’étant pas exigée, certains ont d’entrée affirmé ne jamais aller au cinéma, d’autres peu, et souvent ont déploré de ne pas aimer les films programmés par les chaines TV. Il a été difficile aussi d’analyser les raisons de ce manque d’appétence pour le grand écran: le bon vieux commandement « tu ne te feras pas d’images… » relayé par Luther et Calvin ? La peur de l’image plus impressionnante que les paroles, donc d’une influence plus dangereuse ? La peur de ces si mauvais exemples peu recommandables pour les jeunes ? Bref : le recentrage sur Foi et Cinéma, thème de l’échange, s’engageait avec hésitation.

Claire Bastide, adhérente au groupe Profil de Nîmes , a dit son besoin d’aller au cinéma pour faire une pause dans son emploi du temps trop rempli; son désir de voir des situations humaines différentes, riches, même dans leur noirceur, son besoin de prendre du recul par rapport à son vécu dans la société. Elle ne va pas au cinéma pour y affermir sa foi – elle a l’Eglise pour ça- mais est heureuse quand le film lui parle de la foi, du partage, des liens humains, vécus autrement.
Joël Baumann, pasteur et responsable du groupe PROFIL de Nîmes, a ensuite pris la parole pour préciser trois points qui peuvent rendre le cinéma intéressant pour le chrétien :
– Il y a d’abord les films dont le héros est le Christ : là, le chrétien est concerné directement par ce point de vue, cette adaptation ou interprétation proche ou lointaine du Christ des Evangiles; le lien est facile à établir.
– Il y a ensuite les films dont le héros sans se référer directement à l’Evangile, donne sa vie, se sacrifie pour un idéal, porte des idées de bonheur pour son peuple. Ces images de héros christiques sont très répandues dans le cinéma mais difficilement décryptables sans connaissance biblique.
– Il y a enfin les films qui semblent ne rien avoir en commun avec l’Evangile et qui portent pourtant des valeurs humaines très évangéliques comme la tolérance, le partage, l’entraide, le respect de l’humain. C’est cette catégorie de films que les jurys œcuméniques de Cannes priment.
Il conclut en rappelant que la Bible est remplie d’images, pour éclairer le texte. Les paraboles de Jésus sont des images qui inscrivent son message dans une époque, la sienne, comme peut le faire le cinéma. Il propose que nous apprenions à lire l’image, comme on apprend à lire un texte, ou la Bible, à la décoder, la critiquer, pour mieux s’en servir, pour mieux rencontrer le monde.
Petit clin d’œil : pendant ce temps de partage, les tout petits de l’école biblique s’interrogeaient sur une image forte de la Bible, celle de Jonas et son gros poisson. Encore une parabole !

Culte Café-croissants, temple de la Fraternité, le 2/02/2020